Écoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire,
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d'eau sur de la mousse !
La voix vous fut connue (et chère ?)
Mais à présent elle est voilée
Comme une veuve désolée,
Pourtant comme elle encore fière,
Et dans les longs plis de son voile,
Qui palpite aux brises d'automne.
Cache et montre au cœur qui s'étonne
La vérité comme une étoile.
Elle dit, la voix reconnue,
Que la bonté c'est notre vie,
Que de la haine et de l'envie
Rien ne reste, la mort venue.
...
Accueillez la voix qui persiste
Dans son naïf épithalame.
Allez, rien n'est meilleur à l'âme
Que de faire une âme moins triste !
Elle est en peine et de passage,
L'âme qui souffre sans colère,
Et comme sa morale est claire !...
Écoutez la chanson bien sage.
Deux Poèmes de Verlaine
Song Cycle by Ernest Amédée Chausson (1855 - 1899)
Translated to:
Catalan (Català) — Dos poemes de Verlaine (Salvador Pila)
1. La chanson bien douce
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, appears in Sagesse, in Sagesse I, no. 16, first published 1880
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2021, (re)printed on this website with kind permission
- POL Polish (Polski) (Bronisława Ostrowska) , "Posłuchajcie piosenki", Kraków, J. Mortkowicz, first published 1911
2. Le Chevalier Malheur
Language: French (Français)
Bon chevalier masqué qui chevauche en silence, Le Malheur a percé mon vieux cœur de sa lance. Le sang de mon vieux cœur n'a fait qu'un jet vermeil, Puis s'est évaporé sur les fleurs, au soleil. L'ombre éteignit mes yeux, un cri vint à ma bouche Et mon vieux cœur est mort dans un frisson farouche. Alors le chevalier Malheur s'est approché, Il a mis pied à terre et sa main m'a touché. Son doigt ganté de fer entra dans ma blessure Tandis qu'il attestait sa loi d'une voix dure. Et voici qu'au contact glacé du doigt de fer Un cœur me renaissait, tout un cœur pur et fier Et voici que, fervent d'une candeur divine, Tout un cœur jeune et bon battit dans ma poitrine ! Or, je restais tremblant, ivre, incrédule un peu, Comme un homme qui voit des visions de Dieu. Mais le bon chevalier, remonté sur sa bête, En s'éloignant, me fit un signe de la tête Et me cria (j'entends encore cette voix) : « Au moins, prudence ! Car c'est bon pour une fois. »
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, appears in Sagesse, in Sagesse I, no. 1, first published 1880
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , "A good masked Horseman", copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Stefan George) , no title, appears in Zeitgenössische Dichter, in Frankreich, in Paul Verlaine, in Aus: Weisheit, no. 1
Total word count: 343