La primevère mourante Aspirait la brise errante, Et le printemps de retour Berçait d'un souffle de rose Le nid où l'oiseau repose, Quand je vins rêver d'amour : Et l'image accoutumée De ma jeune bien-aimée, Aussi belle qu'un beau jour, Glissait, comme une ombre douce, Parmi les fleurs et la mousse, Quand je vins rêver d'amour. Adieu ville aux bruits sans nombre ! La campagne fraîche et sombre, Voilà mon dernier séjour ; Pauvre oiseau de la vallée, Je reviens chercher l'allée Qui me fait rêver d'amour.
10 Mélodies
by Pauline Viardot-García (1821 - 1910)
1. Solitude
Text Authorship:
- by Edouard Turquety (1807 - 1867), "Solitude", appears in Esquisses poétiques
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Note: The poem is headed by the following epigraph:
N'ai-je pas entendu de célestes concerts, Des bruits harmonieux qui flottaient dans les airs, La voix de l'esprit des déserts? -CHARLES NODIER
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2. La petite chevrière
Ah! c'est déjà ma fauvette Qui chante sur le pommier; J'ai dormi longtemps; Allons il est temps! Il est temps, car la clochette Sonne au cou de mon bélier. Allons, mes chevreaux gentils, Suivez-moi grands et petits, Allons faire la dinette, Sous les chênes du sentir. Hé là bas, là bas, Ne vous battez pas Ah! La la hi-o la la la Qu'il fait bon dans la montagne Où personne ne me voit De jolis oiseaux Boivent aux ruisseaux Mais là-bas dans la campagne On étouffe sous un toit On ne voit que des méchants Qui maltraitent les enfants, Là-haut Finaut m'accompagne, Et me mène au bon endroit; C'est qu'il m'aime bien. Mon bon petit chien. Ah! La la hi o la la la
Text Authorship:
- possibly by Ivan Sergeyevich Turgenev (1818 - 1883)
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Research team for this page: John Versmoren , Malcolm Wren [Guest Editor]3. L'Aura misteriosa
Subtitle: Caña española
Aux longs tourments de l'absence Le seul remède est mourir Dans la triste indifférence Pourquoi si longtemps languir ? Sans repos, sans espérance ? Est-ce vivre que souffrir ? Lorsque je tiens ma promesse, Ingrat, de t'aimer toujours, Peut-être une autre maitresse T'énivre d'autres amours. C'est hélas! trop de souffrance, Je sens mon coeur défaillir.
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author
Based on:
- a text in Spanish (Español) from Volkslieder (Folksongs)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Un jour de printemps
Subtitle: Caprice
La légère fleur Tremble sur sa tige, L'abeille voltige, Voici l'oiseleur -- L'oiseleur qui guette La vive allouette Le long du sillon, Le long des allées Tièdes et voilées, Le gai papillon Sème avec ses ailes Des flots d'étincelles. Écoutez là-bas Les milles murmures Des milles verdures ; Ne dirait on pas Qu'il est des voix douces Jusque dans les mousses ? Oh! dans les taillis, Quand l'ombre s'allonge, Quand le cor prolonge Ses doux hallalis Comme la pensée Se trouve bercée Quel charme secret Dans l'eau transparente, Dans la lune errante ; Et puis, quel regret, Quand l'aurore achève La veille et le rêve !
Text Authorship:
- by Edouard Turquety (1807 - 1867)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Villanelle
Voici venir sur la pelouse Les rayons du soleil qui meurt : Avec son murmure endormeur Voici venir l'ombre jalouse : J'écoute, et les voix du printemps Font gémir la feuille éveillée. J'aime le soir el la veillée : La veillée est douce, et j'attends. J'attends que la forêt se voile, Et qu'au fond du ciel mon regard Se perde et rencontre au hasard Le regard tremblant d'une étoile. Au milieu des mondes flottants, Seule dans sa mélancolie, Glissera la lune pâlie ; La veillée est douce, et j'attends. Si, du moins, dans le vallon même Où le soir je viens l'appeler, J'entendais doucement parler Celle que je pleure et qui m'aime ; Je crois l'entendre par instants, Mais c'est quelque feuille envolée. Ah ! je n'aime plus la veillée : La veillée est triste, et j'attends.
Text Authorship:
- by Edouard Turquety (1807 - 1867), "Villanelle", appears in Esquisses poétiques, Paris, Éd. Delangle Frères, first published 1829
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The poem is headed with the following two epigraphs:Pasco mi di dolor, piangendo rido, Egualmente mi spiace morte e vita, In questo stato son, donna, per vui. PETRARCA Nos fleurs gardent son souffle et nos échos sa voix. ÉMILE DESCHAMPSResearcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
6. En mer
La lune dans les cieux, promenant ses clartés, Se mirait sur les flots, sur les flots argentés. Je voguais solitaire, et, m'éloignant des grèves, Entre le ciel et l'eau je balançais mes rêves. Entre le ciel et l'eau quand la nue est d'azur, Quand le flot est tranquille et que le coeur est pur, La double immensité nous parle et nous révèle La faiblesse de l'homme et la force éternelle. Ces cieux ont éclairé des empires puissants, Et ces flots ont mugi sous des murs menaçants, Ces cieux brillent toujours, ces flots roulent encore, Et le nom de Carthage est inconnu du More. Des autels abattus, des empires détruits, Le calme des déserts aux lieux où mille bruits Montaient au ciel... voilà ce que le monde antique Lègue au monde nouveau dans un sens prophétique. La lune dans les cieux, promenant ses clartés, Se mirait sur les flots, sur les flots argentés. Je voguais solitaire, et, m'éloignant des grèves, Entre le ciel et l'eau je balançais mes rêves.
Text Authorship:
- by Gustave Lasnon de La Renaudière (1812 - 1862)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]7. La chanson de Loïc
Dès que la grive est éveillée, Sur cette lande encor mouillée Je viens m'asseoir Jusques au soir; Grand mère de qui je me cache Dit: Loïc aime trop sa vache Oh! Oh! Nenni da! Mais j'aime la petite Anna. A son tour, Anna, ma compagne, Conduit derrière la montagne, Près des sureaux, Ses noirs chevreaux; Si la montagne, où je m'égare, Ainsi qu'un grand mur nous sépare, Sa douce voix, Sa voix m'appelle au fond du bois. ... Encore! Encore! Anna, ma belle! Anna, c'est Loïc qui t'appelle! Encore un son De ta chanson ! La chanson que chantent les lèvres, Lorsque pour amuser tes chèvres, Petite Anna, Tu danses ton gai ta-ra-la! ... Mais quelle est derrière la branche Cette fumée errante et blanche Qui lentement Vers moi descend ? Hélas ! Cette blanche fumée, C'est l'adieu de ma bien-aimée, L'adieu d'amour, Qui s'élève à la fin du jour. Mais adieu, contre un vent farouche Au travers des mes doigts ma bouche Dans ce ravin L'appelle en vain; Déjà la nuit vient sur la lande ; Rentrons au bourg, vache gourmande ! O gui-lan-la ! Adieu donc, ma petite Anna !
Text Authorship:
- by (Julien) Auguste Plage Brizeux (1803?6 - 1858), "Chanson de Loïc", written 1835, appears in Marie, first published 1860
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura Prichard) , "Young Breton shepherd", copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
8. Marie et Julie
Les lys sont bien charmants; Mais j'aime aussi la rose Où le matin dépose Ses petits diamants; Marie est bien jolie Mais Julie ... Bien doux sont les yeux bleus Comme la nuit sereine; Mais j'aime aussi l'ébène L'ébène des grands yeux ... Marie est bien jolie Mais Julie! Entre deux fraîches voix, Entre deux fleurs nouvelles, Entre deux étincelles, Qui saurait faire un choix? Marie est bien jolie Mais Julie!
Text Authorship:
- by Gustave Lasnon de La Renaudière (1812 - 1862)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]9. La Luciole
Voyez la Luciole, Voyez comme elle vole, En précédant ses soeurs. Où va-t-elle? où va-t-elle? Poser son étincelle Sur l'herbe ou sur les fleurs. Sur la fleur rose et blanche, Suspendue à la branche De l'arbuste odorant; Sur l'herbe verdoyante, Pour narguer la méchante! Le pauvre ver luisant... Dis-moi, mouche brillante, Serais tu l'ame errante D'un amant malheureux? Où serais-tu quelque âme Qui concentra la flamme Qu'on doit brûler pour deux? As-tu plaisir ou peine? Est-ce un ange qui mène tes ailes dans la nuit? Ou quelque démon sombre S'éclaire-t-il, dans l'ombre, De ton fanal qui luit? Non, non, tu dois être heureuse Ô mouche lumineuse, Fille des nuits d'été, Car ta vie éphémère Me semble un doux mystère D'amour et de beauté.
Text Authorship:
- by Gustave Lasnon de La Renaudière (1812 - 1862)
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Dana Zenobi) , "The firefly", copyright © 2021, (re)printed on this website with kind permission
10. Tarentelle
Dansez, pêcheur Napolitain, En chantant votre gai refrain, Dansez, pêcheur Napolitain, La mer est calme et l'air serein, Dansez, pêcheur Napolitain, Sans nul souci du lendemain. Si du Vésuve ou de l'Etna La flamme étincelle, C'est un fanal qui brillera, C'est un fanal de bal; Et si la mer, sur Ischia, Ses flots amoncèle Sa grande voix résonnera, C'est un signal de bal... Dansez, dansez la Tarentelle ! À la madone, à Saint Janvier, Donnez le cierge et le dernier, La main de ces patrons bénis Mene tout droit en Paradis, Mais en attendant Du départ le triste moment, Livrons le reste de nos jours À la danse, au vin, aux amours.
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]