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La Vie de Marie
Song Cycle by Paul Hindemith (1895 - 1963)
View original-language texts alone: Das Marienleben
O was muß es die Engel gekostet haben, nicht aufzusingen plötzlich, wie man aufweint, da sie doch wußten: in dieser Nacht wird dem Knaben die Mutter geboren, dem Einen, der bald erscheint. Schwingend verschwiegen sie sich und zeigten die Richtung, wo, allein, das Gehöft lag des Joachim, ach, sie fühlten in sich und im Raum die reine Verdichtung, aber es durfte keiner nieder zu ihm. Denn die beiden waren schon so außer sich vor Getue. Eine Nachbarin kam und klugte und wußte nicht wie, und der Alte, vorsichtig, ging und verhielt das Gemuhe einer dunkelen Kuh. Denn so war es noch nie.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Geburt Mariae", appears in Das Marien-Leben, no. 1, first published 1912
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Oh, comme il a dû leur en coûter, aux anges, de ne pas se mettre à chanter tout de suite, comme on sanglote, dès lors qu'ils savaient : dans cette nuit allait naître la mère de l'Enfant, l'Unique, qui devait bientôt se manifester. Tout frémissants, ils faisaient silence, indiquant la direction où se trouvait, isolée, la ferme de Joachim. Ah, ils ressentaient le pur recueillement, en eux et tout autour, mais aucun d'eux ne pouvait s'approcher. Le couple cependant était dépassé devant la tâche à accomplir. Une voisine est venue, bien embêtée, ne sachant trop quoi faire, tandis que le vieux, perplexe, s'en est allé calmer une vache noire. Car il ne s'était encore rien passé de tel.
Text Authorship:
- Translation from German (Deutsch) to French (Français) copyright © 2013 by Stéphane Goldet and Pierre de Rosamel, (re)printed on this website with kind permission. To reprint and distribute this author's work for concert programs, CD booklets, etc., you may ask the copyright-holder(s) directly or ask us; we are authorized to grant permission on their behalf. Please provide the translator's name when contacting us.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Geburt Mariae", appears in Das Marien-Leben, no. 1, first published 1912
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This text was added to the website: 2013-04-10
Line count: 12
Word count: 117
Um zu begreifen, wie sie damals war, mußt du dich erst an eine Stelle rufen, wo Säulen in dir wirken; wo du Stufen nachfühlen kannst; wo Bogen voll Gefahr den Abgrund eines Raumes überbrücken, der in dir blieb, weil er aus solchen Stücken getürmt war, daß du sie nicht mehr aus dir ausheben kannst: du rissest dich denn ein. Bist du so weit, ist alles in dir Stein, Wand, Aufgang, Durchblick, Wölbung - so probier den großen Vorhang, den du vor dir hast, ein wenig wegzuzerrn mit beiden Händen: da glänzt es von ganz hohen Gegenständen und übertrifft dir Atem und Getast. Hinauf, hinab, Palast steht auf Palast, Geländer strömen breiter aus Geländern und tauchen oben auf an solchen Rändern, daß dich, wie du sie siehst, der Schwindel faßt. Dabei macht ein Gewölk aus Räucherständern die Nähe trüb; aber das Fernste zielt in dich hinein mit seinen graden Strahlen -, und wenn jetzt Schein aus klaren Flammenschalen auf langsam nahenden Gewändern spielt: wie hältst du's aus? Sie aber kam und hob den Blick, um diese alles anzuschauen. (Ein Kind, ein kleines Mädchen zwischen Frauen.) Dann stieg sie ruhig, voller Selbstvertrauen, dem Aufwand zu, der sich verwöhnt verschob: So sehr war alles, was die Menschen bauen, schon überwogen von dem Lob in ihrem Herzen. Von der Lust sich hinzugeben an die innern Zeichen: Die Eltern meinten, sie hinaufzureichen, der Drohende mit der Juwelenbrust empfing sie scheinbar: Doch sie ging durch alle, klein wie sie war, aus jeder Hand hinaus und in ihr Los, das, höher als die Halle, schon fertig war, und schwerer als das Haus.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Die Darstellung Mariae im Tempel", appears in Das Marien-Leben, no. 2, first published 1912
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Pour bien saisir comment elle était alors, il te faut d'abord te représenter un lieu dont les colonnes te font impression ; où une arche dangereuse enjambe les abimes de cet espace encore vide en toi, mais qui s'est rempli de moellons tels que tu ne peux les hisser hors de toi : tu n'as pu en venir à bout. Pour ce qui te concerne, tout en toi est pierre, mur, pente, fenêtre, voussure --, essaye donc de tirer un peu à deux mains le grand rideau devant toi : alors vient de tout là-haut une clarté à perdre le souffle et le toucher. Dessus, dessous, palais sur palais, balustres s'élargissant de plus en plus, et se perdant là-haut pour former une balustrade pareille, si bien que, quand tu vois cela, tu en es tout étourdi -- Puis un nuage qu'exhalent des encensoirs trouble tout alentour ; mais ce qui vient du plus loin te pénètre de ses précieux rayons --, et lorsque l'éclat des flammes claires se met à jouer sur les parures qui s'avancent lentement : comment le supporterais-tu ? Mais elle, elle vint, et leva les yeux pour contempler tout cela. (Une enfant, une fillette au milieu des femmes). Puis elle affronta tranquillement, vraiment sûre d'elle, ce luxe, à ce moment hors de propos : ainsi en a-t-il été de tout ce que construisent les hommes, déjà surpassé par la louange dans son coeur. Tous les signes intérieurs de la joie qui se répand : les parents pensaient qu'elle serait transportée, l'Intimidant à la poitrine constellée l'accueillant, apparemment : mais elle passa outre, toute petite, hors d'atteinte, selon son destin, plus haut que les portiques, et déjà accompli, plus grave que simplement quotidien.
Text Authorship:
- Translation from German (Deutsch) to French (Français) copyright © 2013 by Stéphane Goldet and Pierre de Rosamel, (re)printed on this website with kind permission. To reprint and distribute this author's work for concert programs, CD booklets, etc., you may ask the copyright-holder(s) directly or ask us; we are authorized to grant permission on their behalf. Please provide the translator's name when contacting us.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Die Darstellung Mariae im Tempel", appears in Das Marien-Leben, no. 2, first published 1912
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This text was added to the website: 2013-04-10
Line count: 38
Word count: 276
Nicht daß ein Engel eintrat (das erkenn), erschreckte sie. Sowenig andre, wenn ein Sonnenstrahl oder der Mond bei Nacht in ihrem Zimmer sich zu schaffen macht, auffahren -, pflegte sie an der Gestalt, in der ein Engel ging, sich zu entrüsten; sie ahnte kaum, daß dieser Aufenthalt mühsam für Engel ist. (O wenn wir wüßten, wie rein sie war. Hat eine Hirschkuh nicht, die, liegend, einmal sie im Wald eräugte, sich so in sie versehn, daß sich in ihr, ganz ohne Paarigen, das Einhorn zeugte, das Tier aus Licht, das reine Tier.) Nicht, daß er eintrat, aber daß er dicht, der Engel, eines Jünglings Angesicht so zu ihr neigte: daß sein Blick und der, mit dem sie aufsah, so zusammenschlugen als wäre draußen plötzlich alles leer und, was Millionen schauten, trieben, trugen, hineingedrängt in sie: nur sie und er; Schaun und Geschautes, Aug und Augenweide sonst nirgends als an dieser Stelle -: sieh, dieses erschreckt. Und sie erschracken beide. Dann sang der Engel seine Melodie.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Mariae Verkündigung", appears in Das Marien-Leben, no. 3, first published 1912
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Elle ne s'est pas effrayée de ce qu'un ange soit entré (disons-le). Pas plus que d'autres ne sursautent quand un rayon de soleil ou, la nuit, un éclat de lune s'insinue dans leur chambre--, ne s'est pas d'avantage indignée de la façon dont l'ange se déplaçait ; Elle n'imaginait guère à quel point c'est difficile pour un ange, une affaire pareille. (Oh, si on avait su comme Elle était pure. Il n'y avait pas la biche qui un jour, couchée dans la forêt, l'a regardée et par son regard sur elle, et d'elle sur Elle, de façon sans pareille a engendré la Licorne, animal de lumière, animal de pureté--.) Ce n'est pas qu'il soit entré, mais que lui, l'ange, ait penché tout près d'Elle son visage d'adolescent ; que son regard à lui et celui avec lequel Elle le regarda s'entrechoquèrent comme si soudain le vide s'était fait alentours, et que, ce que des millions d'êtres ont regardé, entrepris, porté, s'était incarné en Elle : rien qu'Elle et lui ; regardant et regardé, vision et ravissement, nulle part ailleurs que là --: hein ! c'est affolant. Et affolés, ils le furent tous deux. Et puis l'ange entonna son cantique.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Mariae Verkündigung", appears in Das Marien-Leben, no. 3, first published 1912
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This text was added to the website: 2013-04-10
Line count: 24
Word count: 193
Noch erging sie's leicht im Anbeginne, doch im Steigen manchmal ward sie schon ihres wunderbares Leibes inne, - und dann stand sie, atmend, auf den hohn Judenbergen, Aber nicht das Land, ihre Fülle war um sie gebreitet; gehend fühlte sie: man überschreitet nie die Größe, die sie jetzt empfand. Und es drängte sie, die Hand zu legen auf den andern Leib, der weiter war. Und die Frauen schwankten sich entgegen und berührten sich Gewand und Haar. Jede, voll von ihrem Heiligtume, schützte sich mit der Gevatterin. Ach der Heiland in ihr war noch Blume, doch den Täufer in dem Schooß der Muhme riß die Freude schon zum Hüpfen hin.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Mariae Heimsuchung", appears in Das Marien-Leben, no. 4, first published 1912
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Au début, cela lui sembla facile à porter, mais plusieurs fois déjà, dans la montée, elle avait senti en elle le merveilleux fardeau,-- alors elle s'arrêta, pour souffler, sur les hauteurs des monts de Judée. Ce n'était pas le paysage, mais sa propre plénitude qui s'élargissait autour d'elle ; elle sentait cela en marchant : impossible d'être au-delà de cette immensité qu'elle sentait alors en elle. Et elle avait grande hâte de poser la main sur l'autre corps, plus alourdi que le sien. Et les deux femmes tanguaient l'une vers l'autre, se touchant les vêtements et les cheveux. Chacune, tabernacle de son dépôt sacré, cherchant la protection de sa commère. Ah ! Le Sauveur en elle n'était encore que prime fleur, cependant que, dans le sein de sa vieille cousine, l'exultation faisait déjà tressaillir le Baptiste.
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This text was added to the website: 2013-04-10
Line count: 17
Word count: 133
Und der Engel sprach und gab sich Müh an dem Mann, der seine Fäuste ballte: Aber siehst du nicht an jeder Falte, daß sie kühl ist wie die Gottesfrüh. Doch der andre sah ihn finster an, murmelnd nur: Was hat sie so verwandelt? Doch da schrie der Engel: Zimmermann, merkst du's noch nicht, daß der Herrgott handelt? Weil du Bretter machst, in deinem Stolze, willst du wirklich den zu Rede stelln, der bescheiden aus dem gleichen Holze Blätter treiben macht und Knospen schwelln? Er begriff. Und wie er jetzt die Blicke, recht erschrocken, zu dem Engel hob, war der fort. Da schob er seine dicke Mütze langsam ab. Dann sang er lob.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Argwohn Josephs", appears in Das Marien-Leben, no. 5, first published 1912
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Et l'ange se donna du mal et parla à l'homme qui serrait les poings : Mais ne vois‑tu pas à chacun de ses traits qu'elle est fraîche comme le matin de Dieu ; Pourtant l'autre le regarda d'un air sombre, murmurant seulement : pourquoi a‑t‑elle tant changé ? Alors l'ange s'écria : charpentier, ne vois‑tu pas que c'est l'œuvre du Seigneur ? Tandis que tu fais des planches, dans ton orgueil veux‑tu vraiment lui demander des explications, Lui qui simplement du même bois Fait pousser des feuilles et jaillir des bourgeons ? Il comprit,et comme maintenant, tout étonné il levait les yeux vers l'ange, celui-ci était déjà parti. Alors lentement Il ôta son épais bonnet. Puis il chanta et rendit grâce.
Text Authorship:
- Translation from German (Deutsch) to French (Français) copyright © 2009 by Pierre Mathé, (re)printed on this website with kind permission. To reprint and distribute this author's work for concert programs, CD booklets, etc., you may ask the copyright-holder(s) directly or ask us; we are authorized to grant permission on their behalf. Please provide the translator's name when contacting us.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Argwohn Josephs", appears in Das Marien-Leben, no. 5, first published 1912
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This text was added to the website: 2009-01-28
Line count: 16
Word count: 114
Seht auf, ihr Männer. Männer dort am Feuer, die ihr den grenzenlosen Himmel kennt, Sterndeuter, hierher! Seht, ich bin ein neuer steigender Stern. Mein ganzes Wesen brennt und strahlt so stark und ist so ungeheuer voll Licht, daß mir das tiefe Firmament nicht mehr genügt. Laßt meinen Glanz hinein in euer Dasein: Oh, die dunklen Blicke, die dunklen Herzen, nächtige Geschicke die euch erfüllen. Hirten, wie allein bin ich in euch. Auf einmal wird mir Raum. Stauntet ihr nicht: der große Brotfruchtbaum warf einen Schatten. Ja, das kam von mir. Ihr Unerschrockenen, o wüßtet ihr, wie jetzt auf eurem schauenden Gesichte die Zukunft scheint. In diesem starken Lichte wird viel geschehen. Euch vertrau ichs, denn ihr seid verschwiegen; euch Gradgläubigen redet hier alles. Glut und Regen spricht, der Vögel Zug, der Wind und was ihr seid, keins überwiegt und wächst zur Eitelkeit sich mästend an. Ihr haltet nicht die Dinge auf im Zwischenraum der Brust um sie zu quälen. So wie seine Lust durch einen Engel strömt, so treibt durch euch das Irdische. Und wenn ein Dorngesträuch aufflammte plötzlich, dürfte noch aus ihm der Ewige euch rufen, Cherubim, wenn sie geruhten neben eurer Herde einherzuschreiten, wunderten euch nicht: ihr stürztet euch auf euer Angesicht, betetet an und nenntet dies die Erde. Doch dieses war. Nun soll ein Neues sein, von dem der Erdkreis ringender sich weitet. Was ist ein Dörnicht uns: Gott fühlt sich ein in einer Jungfrau Schooß. Ich bin der Schein von ihrer Innigkeit, der euch geleitet.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Verkündigung über den Hirten", appears in Das Marien-Leben, no. 6, first published 1912
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Eh, vous, hommes, regardez vers le haut, hommes autour du feu, qui connaissez le ciel sans limites, qui donnez sens aux étoiles, venez par là ! Regardez, je suis une nouvelle étoile qui monte. De tout mon être je brûle et brille si fort, j'étincelle si formidablement que le firmament sans fond ne me suffit plus. Que mon éclat soit en vous ; oh, les regards sombres, les sentiments sombres, les noirs desseins qui sont en vous ! Bergers, comme je suis seule au milieu de vous. Tout à coup, l'espace devient mien. Ne soyez pas surpris : le grand arbre porteur de pain a étendu son ombre. Oui, cela est arrivé par moi. Soyez sans crainte, oh, si vous saviez, comme à présent, sur vos visages extasiés, ce qui advient resplendit ! Au coeur de cette illumination, il va s'en produire, des choses. Je me fie à vous, car vous êtes taciturnes ; ici, vous déchiffrez tout, humbles croyants. La fournaise et la pluie racontent, le vol des oiseaux, le vent et ce que vous êtes vous-mêmes, rien ne prévaut ni se pousse en vanité bouffie. Vous ne retenez pas les choses dans votre for intérieur pour qu'elles vous tourmentent. Autant sa félicité ruisselle d'un ange, autant votre affaire à vous, c'est le terre à terre. Mais quand un buisson d'épineux s'est enflammé d'un coup, c'est à travers lui que l'Eternel vous a conviés ; les chérubins, s'ils ont bien voulu accompagner votre marche près de vos troupeaux, vous ne vous en êtes pas étonnés : vous êtes tombés tête la première en prière, et c'est devenu quelque chose de terrestre. C'est comme ça que ça s'est passé. Maintenant, un renouveau doit advenir, par quoi le monde entier va s'élargir, péniblement. C'est cela, notre épineux : Dieu s'incarne dans le sein d'une jeune fille. C'est moi qui vous ai guidés, témoin de ce qui s'est passé en vous.
Text Authorship:
- Translation from German (Deutsch) to French (Français) copyright © 2013 by Stéphane Goldet and Pierre de Rosamel, (re)printed on this website with kind permission. To reprint and distribute this author's work for concert programs, CD booklets, etc., you may ask the copyright-holder(s) directly or ask us; we are authorized to grant permission on their behalf. Please provide the translator's name when contacting us.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Verkündigung über den Hirten", appears in Das Marien-Leben, no. 6, first published 1912
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This text was added to the website: 2013-04-10
Line count: 37
Word count: 310
Hättest du der Einfalt nicht, wie sollte dir geschehn, was jetzt die Nacht erhellt? Sieh, der Gott, der über Völkern grollte, macht sich mild und kommt in dir zur Welt. Hast du dir ihn größer vorgestellt? Was ist Größe? Quer durch alle Maße, die er durchstreicht, geht sein grades Los. Selbst ein Stern hat keine solche Straße. Siehst du, diese Könige sind groß, und sie schleppen dir vor deinen Schooß Schätze, die sie für die größten halten, und du staunst vielleicht bei dieser Gift -: aber schau in deines Tuches Falten, wie er jetzt schon alles übertrifft. Aller Amber, den man weit verschifft, jeder Goldschmuck und das Luftgewürze, das sich trübend in die Sinne streut: alles dieses war von rascher Kürze, und am Ende hat man es bereut. Aber (du wirst sehen): Er erfreut.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Geburt Christi", appears in Das Marien-Leben, no. 7, first published 1912
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Si tu n'avais pas part à l'innocence, comment aurait pu t'advenir ce qui pour lors illumine la nuit ? Vois, le Dieu qui récriminait contre les nations, s'adoucit et par toi vient au monde. Te l'es-tu imaginé plus grand ? Qu'est-ce que la grandeur ? A travers l'infinitude qu'il parcourt, s'accomplit son propre plan. Même une étoile n'a pas un tel destin. Vois-tu, ces rois sont grands, et ils déposent devant toi des présents qu'ils estiment les plus grands pour toi, et tu t'en étonnes peut-être--: mais regarde dans les plis de ton voile, comme Il est dès maintenant au-dessus de tout. Tout l'ambre qu'on apporte de si loin, cet or et cet encens qui trouble les sens : tout cela fut bien éphémère et, pour finir, on en revient. Mais (tu verras) : Lui, il apporte la joie.
Text Authorship:
- Translation from German (Deutsch) to French (Français) copyright © 2013 by Stéphane Goldet and Pierre de Rosamel, (re)printed on this website with kind permission. To reprint and distribute this author's work for concert programs, CD booklets, etc., you may ask the copyright-holder(s) directly or ask us; we are authorized to grant permission on their behalf. Please provide the translator's name when contacting us.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Geburt Christi", appears in Das Marien-Leben, no. 7, first published 1912
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This text was added to the website: 2013-04-10
Line count: 20
Word count: 134
Diese, die noch eben atemlos flohen mitten aus dem Kindermorden: o wie waren sie unmerklich groß über ihrer Wanderschaft geworden. Kaum noch daß im scheuen Rückwärtsschauen ihres Schreckens Not zergangen war, und schon brachten sie auf ihrem grauen Maultier ganze Städte in Gefahr: denn so wie sie, klein im großen Land, - fast ein Nichts - den starken Tempeln nahten, platzten alle Götzen wie verraten und verloren völlig den Verstand. Ist es denkbar, daß von ihrem Gange alles so verzweifelt sich erbost? und sie wurden vor sich selber bange, nur das Kind war namenlos getrost. Immerhin, sie mußten sich darüber eine Weile setzen. Doch da ging - sieh: der Baum, der still sie überhing, wie ein Dienender zu ihnen über: er verneigte sich. Derselbe Baum, dessen Kränze toten Pharaonen für das Ewige die Stirnen schonen, neigte sich. Er fühlte neue Kronen blühen. Und sie saßen wie im Traum.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Rast auf der Flucht nach Ägypten", appears in Das Marien-Leben, no. 8, first published 1912
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Ceux-là, encore hors d'haleine, venaient de fuir le massacre des Innocents : oh, quelle invisible grandeur leur était échue au cours de leur périple. A peine dissipée leur terrible angoisse, par un craintif regard en arrière, que déjà, sur leur mule grise, ils représentaient un danger pour des villes entières ; ainsi, dès que, tous petits --presque rien-- dans l'immense pays, ils approchaient des temples majestueux, toutes les idoles, comme trahies, s'effondraient, n'ayant plus aucun sens. Peut-on croire que, sur leur passage, tout s'est ainsi désespérément enflammé ? alors qu'eux, ils avaient si peur pour eux. Seul l'Enfant était indiciblement serein. Ils durent tout de même s'assoir un moment. Et voilà ce qu'il advint-- Voyez : l'arbre qui les abritait doucement comme un serviteur au-dessus d'eux, s'inclina. Cet arbre-là, dont les couronnes paraient depuis toujours les fronts des pharaons défunts, il s'inclina. Il sentit de nouvelles couronnes fleurir. Et ils s'assirent comme en rêve.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Rast auf der Flucht nach Ägypten", appears in Das Marien-Leben, no. 8, first published 1912
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This text was added to the website: 2013-04-10
Line count: 25
Word count: 150
Konnte sie denn anders, als auf ihn stolz sein, der ihr Schlichtestes verschönte? War nicht selbst die hohe, großgewöhnte Nacht wie außer sich, da er erschien? Ging nicht auch, daß er sich einst verloren, unerhört zu seiner Glorie aus? Hatten nicht die Weisesten die Ohren mit dem Mund vertauscht? Und war das Haus nicht wie neu von seiner Stimme? Ach sicher hatte sie zu hundert Malen ihre Freude an ihm auszustrahlen sich verwehrt. Sie ging ihm staunend nach. Aber ja bei jenem Hochzeitsfeste, als es unversehns an Wein gebrach, - sah sie hin und bat um eine Geste und begriff nicht, daß er widersprach. Und dann tat er's. Sie verstand es später, wie sie ihn in seinen Weg gedrängt: denn jetzt war er wirklich Wundertäter, und das ganze Opfer war verhängt, unaufhaltsam. Ja, es stand geschrieben. Aber war es damals schon bereit? Sie: sie hatte es herbeigetrieben in der Blindheit ihrer Eitelkeit. An dem Tisch voll Früchten und Gemüsen freute sie sich mit und sah nicht ein, daß das Wasser ihrer Tränendrüsen Blut geworden war mit diesem Wein.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Von der Hochzeit zu Kana", appears in Das Marien-Leben, no. 9, first published 1912
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Mais pouvait-elle être autrement que fière de lui qui était l'ornement de son extrême simplicité ? La nuit elle-même, dans sa vertigineuse immensité, ne s'était-elle pas comme ouverte lorsqu'il était apparu ? Et n'allait-il pas de façon inouïe vers sa gloire lors même qu'il allait à sa perte ? Les plus avisés n'ont-ils pas échangé oreilles et bouche ? Et la maison n'a-t-elle pas été rénovée par sa voix ? Ah sûrement plus de cent fois, a-t-elle refréné sa joie devant son rayonnement. Elle le suivait, éblouie. Cependant, par imprévoyance, durant cette noce le vin manqua,-- elle s'en aperçut et d'un geste elle le pria et elle ne comprit pas qu'il s'en offusquât. Et puis il le fit. Plus tard, elle réalisa combien elle l'avait brusqué dans ses voies : désormais il était sans conteste le faiseur de miracle et tout le Sacrifice était engagé, irrévocablement. Oui, c'était écrit. Mais lui, était-il prêt à ce moment-là ? Elle : elle, l'avait bousculé, dans l'aveuglement de sa fierté. A la table, couverte de légumes et de fruits, elle se réjouit avec les autres et ne vit pas que l'eau de ses larmes à elle était devenue sang avec ce vin.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Von der Hochzeit zu Kana", appears in Das Marien-Leben, no. 9, first published 1912
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This text was added to the website: 2013-04-10
Line count: 28
Word count: 191
O hast du dies gewollt, du hättest nicht durch eines Weibes Leib entspringen dürfen: Heilande muß man in den Bergen schürfen, wo man das Harte aus dem Harten bricht. Tut dirs nicht selber leid, dein liebes Tal so zu verwüsten? Siehe meine Schwäche; ich habe nichts als Milch- und Tränenbäche, und du warst immer in der Überzahl. Mit solchem Aufwand wardst du mir verheißen. Was tratst du nicht gleich wild aus mir hinaus? Wenn du nur Tiger brauchst, dich zu zerreißen, warum erzog man mich im Frauenhaus, ein weiches reines Kleid für dich zu weben, darin nicht einmal die geringste Spur von Naht dich drückt -: so war mein ganzes Leben, und jetzt verkehrst du plötzlich die Natur.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Vor der Passion", appears in Das Marien-Leben, no. 10, first published 1912
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Tout ça, c'est toi qui l'as voulu, mais tu n'aurais pas dû prendre vie dans le corps d'une femme : les sauveurs, il faut les chercher à la montagne, là où de la dureté naît la dureté. ça ne te fait pas mal de désoler ainsi ta vallée chérie ? Vois comme je suis faible ; je n'ai rien qui me soit doux--que des ruisseaux de larmes, mais toi, tu as toujours été dans l'excès. Tu m'as été annoncé si magnifiquement. Où m'as-tu entraînée qui ne soit déchirement ? Si tu as besoin de tigres pour te déchirer, pourquoi m'a-t-on appris chez les femmes à tisser pour toi un vêtement sans tâche et bien douillet sans la plus petite couture qui puisse te gêner--: ce fut ça, ma vie, et voilà que d'un coup tu bouleverses l'ordre des choses.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Vor der Passion", appears in Das Marien-Leben, no. 10, first published 1912
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This text was added to the website: 2013-04-10
Line count: 16
Word count: 135
Jetzt wird mein Elend voll, und namenlos erfüllt es mich. Ich starre wie des Steins Inneres starrt. Hart wie ich bin, weiß ich nur Eins: Du wurdest groß -- . . . . . . und wurdest groß, um als zu großer Schmerz ganz über meines Herzens Fassung hinauszustehn. Jetzt liegst du quer durch meinen Schooß, jetzt kann ich dich nicht mehr gebären.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Pietà", appears in Das Marien-Leben, no. 11, first published 1912
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Maintenant, ma détresse est à son comble, indicible, et me submerge. Je suis pétrifiée, comme est pétrifiée la pierre. Momifiée comme je le suis, je ne sais qu'une chose : tu as grandi -- ....et grandi jusqu'à m'infliger la pire douleur, bien au-delà de ce que mon coeur pouvait supporter. A présent, te voilà tout en travers de mon sein, mais à présent, je ne peux plus te donner vie.
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- Translation from German (Deutsch) to French (Français) copyright © 2013 by Stéphane Goldet and Pierre de Rosamel, (re)printed on this website with kind permission. To reprint and distribute this author's work for concert programs, CD booklets, etc., you may ask the copyright-holder(s) directly or ask us; we are authorized to grant permission on their behalf. Please provide the translator's name when contacting us.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Pietà", appears in Das Marien-Leben, no. 11, first published 1912
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Word count: 68
Was sie damals empfanden: ist es nicht vor allen Geheimnissen süß und immer noch irdisch: da er, ein wenig blaß noch vom Grab, erleichtert zu ihr trat: an allen Stellen erstanden. O zu ihr zuerst. Wie waren sie da unaussprechlich in Heilung. Ja sie heilten, das war's. Sie hatten nicht nötig, sich stark zu berühren. Er legte ihr eine Sekunde kaum seine nächstens ewige Hand an die frauliche Schulter. Und sie begannen still wie die Bäume im Frühling, unendlich zugleich, diese Jahreszeit ihres äußersten Umgangs.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Stillung Mariae mit dem Auferstandenen", appears in Das Marien-Leben, no. 12, first published 1912
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Ce qu'ils perçurent alors : n'est ce pas le plus doux des mystères et cependant terrestre : encore un peu pâle, du tombeau il vint vers elle, rayonnant : debout pour l'éternité. Oh, vers elle en premier. Ils se tenaient là muets, comme convalescents. Oui, ils guérissaient, c'est cela. Sans nul besoin, de le toucher vraiment lui-même. A peine une seconde il posa sur l'épaule de la femme sa main bientôt éternelle. Alors ils commencèrent dans la paix comme arbres au printemps, ensemble, l'éternelle saison de leur formidable action commune.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), "Stillung Mariae mit dem Auferstandenen", appears in Das Marien-Leben, no. 12, first published 1912
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Line count: 19
Word count: 87
Derselbe große Engel, welcher einst ihr der Gebärung Botschaft niederbrachte, stand da, abwartend daß sie ihn beachte, und sprach: Jetzt wird es Zeit, daß du erscheinst. Und sie erschrak wie damals und erwies sich wieder als die Magd, ihn tief bejahend. Er aber strahlte und, unendlich nahend, schwand er wie in ihr Angesicht - und hieß die weithin ausgegangenen Bekehrer zusammenkommen in das Haus am Hang, das Haus des Abendmahls. Sie kamen schwerer und traten bange ein: Da lag, entlang die schmale Bettstatt, die in Untergang und Auserwählung rätselhaft Getauchte, ganz unversehrt, wie eine Ungebrauchte, und achtete auf englischen Gesang. Nun da sie alle hinter ihren Kerzen abwarten sah, riß sie vom Übermaß der Stimmen sich und schenkte noch von Herzen die beiden Kleider fort, die sie besaß, und hob ihr Antlitz auf zu dem und dem... (O Ursprung namenloser Tränen-Bäche). Sie aber legte sich in ihre Schwäche und zog die Himmel an Jerusalem so nah heran, daß ihre Seele nur, austretend, sich ein wenig strecken mußte: schon hob er sie, der alles von ihr wußte, hinein in ihre göttliche Natur.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, appears in Das Marien-Leben, in Vom Tode Mariae, no. 1, first published 1912
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Le même archange, celui qui naguère lui annonça l'enfantement, se tenait là, attendant qu'elle lui prêtât attention, et il dit : c'est le moment que tu paraisses. Alors, comme naguère, elle fut effrayée, puis à nouveau, se proclama Servante, consentante, absolument. Lui cependant rayonnait, et se rapprocha très près, comme absorbé par son visage -- puis il pria ceux qui avaient reçu mission e prêcher au loin de se réunir dans la maison sur le versant, la maison de la Cène. Ils arrivèrent, graves, et entrèrent angoissés : elle reposait là, sur sa couche étroite, dans le mystère de sa transmutation prédestinée, parfaitement intacte, comme toute neuve, attentive au chant des anges. Alors elle les vit tous, en attente derrière leurs cierges, elle s'arracha à l'émerveillement des voix, et leur fit présent de bon coeur des deux vêtements qu'elle possédait, fixant son visage sur l'un puis l'autre... (O, source originelle de flots de larmes sans nom). Elle gisait dans sa faiblesse et tirait les cieux vers Jérusalem, les rapprochant tant que son âme qui s'envolait n'avait que peu à parcourir : déjà l'élevait dans sa nature divine, Celui qui d'elle connaissait tout.
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Word count: 188
Wer hat bedacht, daß bis zu ihrem Kommen der viele Himmel unvollständig war? Der Auferstandne hatte Platz genommen, doch neben ihm, durch vierundzwanzig Jahr, war leer der Sitz. Und sie begannen schon sich an die reine Lücke zu gewöhnen, die wie verheilt war, denn mit seinem schönen Hinüberscheinen füllte sie der Sohn. So ging auch sie, die in die Himmel trat, nicht auf ihn zu, so sehr es sie verlangte; dort war kein Platz, nur Er war dort und prangte mit einer Strahlung, die ihr wehe tat. Doch da sie jetzt, die rührende Gestalt, sich zu den neuen Seligen gesellte und unauffällig, licht zu licht, sich stellte, da brach aus ihrem Sein ein Hinterhalt von solchem Glanz, daß der von ihr erhellte Engel geblendet aufschrie: Wer ist die? Ein Staunend war. Dann sahn sie alle, wie Gott-Vater oben unsern Herrn verhielt, so daß, von milder Dämmerung umspielt, die leere Stelle wie ein wenig Leid sich zeigte, eine Spur von Einsamkeit, wie etwas, was er noch ertrug, ein Rest irdischer Zeit, ein trockenes Gebrest -. Man sah nach ihr; sie schaute ängstlich hin, weit vorgeneigt, als fühlte sie: ich bin sein längster Schmerz -: und stürzte plötzlich vor. Die Engel aber nahmen sie zu sich und stützten sie und sangen seliglich und trugen sie das letzte Stück empor.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, appears in Das Marien-Leben, in Vom Tode Mariae, no. 2, first published 1912
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Qui s'était avisé, jusqu'à ce qu'elle y entrât, que le Ciel entier n'était pas tout à fait rempli ? Le Ressuscité y avait pris place, mais près de lui, depuis vingt-quatre ans, il y avait un siège vide. Et déjà on commençait à s'habituer à ce vide immatériel, qui était comme cicatrisé, car le Fils le remplissait de sa magnificence. Ainsi, lorsqu'elle entra au Ciel, elle ne vint pas à Lui, si ardemment qu'elle l'eût désiré ; il n'y avait pas de place, Lui seul était là et rayonnait avec une splendeur qui lui fut douloureuse. Alors tout de suite, silhouette bouleversante, elle se joignit aux nouveaux bienheureux et, sans tapage, lumière de lumière, elle se tint là, et de son être effacé émanait une lueur telle, que l'ange qu'elle illuminait, aveuglé, s'écria : mais qui donc est-elle ? Stupéfaction générale. Alors tous purent voir comment Dieu le Père, là haut, en usa avec Notre Seigneur, si bien que, dans la douceur d'un jeu d'ombres, la place vide apparut, comme une douleur légère, un reste de solitude, comme quelque chose qu'Il aurait encore à subir, un vestige du temps passé sur terre, une froide incongruité--. On la regarda ; anxieusement, elle levait les yeux, profondément penchée, comme si elle sentait : je suis sa douleur infinie-- : et soudain elle s'affaissa. Alors, les anges, la soutenant, la menèrent à Lui, la chantant bienheureuse, et lui firent franchir la dernière étape vers le plus haut.
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Doch vor dem Apostel Thomas, der kam, da es zu spät war, trat der schnelle längst darauf gefaßte Engel her und befahl an der Begräbnisstelle: Dräng den Stein beiseite. Willst du wissen, wo die ist, die dir das Herz bewegt: Sieh: sie ward wie ein Lavendelkissen eine Weile da hineingelegt, daß die Erde künftig nach ihr rieche in den Falten wie ein feines Tuch. Alles Tote (fühlst du), alles Sieche ist betäubt von ihrem Wohl-Geruch. Schau den Leinwand: wo ist eine Bleiche, wo er blendend wird und geht nicht ein? Dieses Licht aus dieser reinen Leiche war ihm klärender als Sonnenschein. Staunst du nicht, wie sanft sie ihm entging? Fast als wär sie's noch, nichts ist verschoben. Doch die Himmel sind erschüttert oben: Mann, knie hin und sieh mir nach und sing.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, appears in Das Marien-Leben, in Vom Tode Mariae, no. 3, first published 1912
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Alors, avant l'apôtre Thomas, qui arriva quand c'était trop tard, l'ange, naguère impétueux, mais cette fois sans hâte, fit son entrée ; c'est lui qui, au Sépulcre, avait ordonné : roulez la pierre. Veux-tu savoir où elle est, celle qui bouleverse ton coeur : regarde : elle a reposé là un instant comme un coussin de lavande, pour que la terre en soit à jamais imprégnée dans tous ses replis comme une étoffe de choix. Toute mort (sens-tu cela), toute infirmité est anesthésiée par cette odeur suave. Regarde ce tissu : où aurait-on pu le blanchir pour le rendre si aveuglant sans qu'il rétrécisse ? La lumière émanant de ce corps l'a rendu plus éclatant que l'éclat du soleil. Tu ne demandes pas comme elle l'a quitté en douceur ? C'est presque comme s'il était encore là. Rien n'est dérangé. Mais les cieux, eux, sont ébranlés : à genoux, homme, fais comme moi, chante !
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