Le ciel en nuit, s'est déplié Et la lune semble veiller Sur le silence endormi. Tout est si pur et clair, Tout est si pur et si pâle dans l'air Et sur les lacs du paysage ami, Qu'elle angoisse, la goutte d'eau Qui tombe d'un roseau Et tinte, et puis se tait dans l'eau. Mais j'ai tes mains entre les miennes Et tes yeux sûrs, qui me retiennent, De leurs ferveurs, si doucement ; Et je te sens si bien en paix de toute chose Que rien, pas même un fugitif soupçon de crainte, Ne troublera, fût-ce un moment, La confiance sainte Qui dort en nous comme un enfant repose.
Les heures claires
Song Cycle
1. Le ciel en nuit s'est déplié  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), no title, written 1896, appears in Les heures claires, no. 4, Bruxelles, Éd. Edmond Deman, first published 1896
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , "El cel en nit, s’ha desplegat", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
2. Avec mes sens, avec mon cœur  [sung text not yet checked]
Avec mes sens, avec mon cœur et mon cerveau, Avec mon être entier tendu comme un flambeau Vers ta bonté et vers ta charité Sans cesse inassouvies, Je t'aime et te louange et je te remercie D'être venue, un jour, si simplement, Par les chemins du dévouement, Prendre, en tes mains bienfaisantes, ma vie. Depuis ce jour, Je sais, oh ! quel amour Candide et clair ainsi que la rosée Tombe de toi sur mon âme tranquillisée. Je me sens tien, par tous les liens brûlants Qui rattachent à leur brasier les flammes ; Toute ma chair, toute mon âme Monte vers toi, d'un inlassable élan ; Je ne cesse de longuement me souvenir De ta ferveur profonde et de ton charme, Si bien que, tout à coup, je sens mes yeux s'emplir, Délicieusement, d'inoubliables larmes. Et je m'en viens vers toi, heureux et recueilli, Avec le désir fier d'être à jamais celui Qui t'est et te sera la plus sûre des joies. Toute notre tendresse autour de nous flamboie ; Tout écho de mon être à ton appel répond ; L'heure est unique et d'extase solennisée Et mes doigts sont tremblants, rien qu'à frôler ton front, Comme s'ils y touchaient l'aile de tes pensées.
Text Authorship:
- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), no title, appears in Les heures d'après-midi, no. 17, first published 1905
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
3. Vous m'avez dit  [sung text not yet checked]
Vous m'avez dit, tel soir, des paroles si belles Que sans doute les fleurs, qui se penchaient vers nous, Soudain nous ont aimés et que l'une d'entre elles, Pour nous toucher tous deux, tomba sur nos genoux. Vous me parliez des temps prochains où nos années, Comme des fruits trop mûrs, se laisseraient cueillir ; Comment éclaterait le glas des destinées, Comment on s'aimerait, en se sentant vieillir. Votre voix m'enlaçait comme une chère étreinte, Et votre coeur brûlait si tranquillement beau Qu'en ce moment, j'aurais pu voir s'ouvrir sans crainte Les tortueux chemins qui vont vers le tombeau.
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- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), no title, appears in Les heures d'après-midi, no. 29, first published 1905
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2018, (re)printed on this website with kind permission
4. Que tes yeux clairs, tes yeux d'été  [sung text not yet checked]
Que tes yeux clairs, tes yeux d'été, Me soient, sur terre, Les images de la bonté. Laissons nos âmes embrasées Revêtir d'or chaque flamme de nos pensées. Que mes deux mains contre ton coeur Te soient, sur terre, Les emblèmes de la douceur. Vivons pareils à deux prières éperdues L'une vers l'autre, à toute heure, tendues. Que nos baisers sur nos bouches ravies Nous soient sur terre Les symboles de notre vie.
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- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), no title, written 1896, appears in Les heures claires, no. 19, Bruxelles, Éd. Edmond Deman, first published 1896
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
5. C'était en juin  [sung text checked 1 time]
C'était en juin, dans le jardin, C'était notre heure et notre jour ; Et nos yeux regardaient, avec un tel amour, Les choses, Qu'il nous semblait que doucement s'ouvraient Et nous voyaient et nous aimaient Les roses. Le ciel était plus pur qu'il ne le fut jamais : Les insectes et les oiseaux Volaient dans l'or et dans la joie D'un air frêle comme la soie ; Et nos baisers étaient si beaux Qu'ils exaltaient et la lumière et les oiseaux. On eût dit un bonheur qui tout à coup s'azure Et veut le ciel entier pour resplendir ; Toute la vie entrait, par de douces brisures, Dans notre être, pour le grandir. Et ce n'étaient que cris invocatoires, Et fous élans et prières et vœux, Et le besoin, soudain, de recréer des dieux, Afin de croire.
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- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), no title, appears in Les heures d'après-midi, no. 22, first published 1905
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , "Era al juny", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
6. Ta bonté  [sung text checked 1 time]
Chaque heure, où je songe à ta bonté Si simplement profonde, Je me confonds en prières vers toi. Je suis venu si tard Vers la douceur de ton regard, Et de si loin vers tes deux mains tendues, Tranquillement, par à travers les étendues! J'avais en moi tant de rouille tenace Qui me rongeait à dents rapaces, La confiance J'étais si lourd, j'étais si las J'étais si vieux de méfiance, J'étais si lourd, j'étais si las Du vain chemin de tous mes pas. Je méritais si peu la merveilleuse joie De voir tes pieds illuminer ma voie, Que j'en reste tremblant encore et presque en pleurs Et humble à tout jamais, en face du bonheur.
Text Authorship:
- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), no title, written 1896, appears in Les heures claires, no. 5, Bruxelles, Éd. Edmond Deman, first published 1896
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
7. Roses de juin  [sung text not yet checked]
Roses de juin, vous les plus belles, Avec vos coeurs de soleil transpercés ; Roses violentes et tranquilles, et telles Qu'un vol léger d'oiseaux sur les branches posés ; Roses de Juin et de Juillet, droites et neuves, Bouches, baisers qui tout à coup s'émeuvent Ou s'apaisent, au va-et-vient du vent, Caresse d'ombre et d'or, sur le jardin mouvant ; Roses d'ardeur muette et de volonté douce, Roses de volupté en vos gaines de mousse, Vous qui passez les jours du plein été A vous aimer, dans la clarté ; Roses vives, fraîches, magnifiques, toutes nos roses Oh ! que pareils à vous nos multiples désirs, Dans la chère fatigue ou le tremblant plaisir S'entr'aiment, s'exaltent et se reposent !
Text Authorship:
- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), no title, appears in Les heures d'après-midi, no. 2, first published 1905
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , "Roses de juny", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
8. S'il arrive jamais  [sung text not yet checked]
S'il arrive jamais Que nous soyons, sans le savoir, Souffrance ou peine ou désespoir, L'un pour l'autre ; s'il se faisait Que la fatigue ou le banal plaisir Détendissent en nous l'arc d'or du haut désir ; Si le cristal de la pure pensée Doit en nos cœurs tomber et se briser, Si malgré tout, je me sentais Vaincu pour n'avoir pas été Assez en proie à la divine immensité De la bonté ; Alors, oh ! serrons-nous comme deux fous sublimes Qui sous les cieux cassés, se cramponnent aux cimes Quand même -- et d'un unique essor, L'âme en soleil, s'exaltent dans la mort.
Text Authorship:
- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), no title, written 1896, appears in Les heures claires, no. 30, Bruxelles, Éd. Edmond Deman, first published 1896
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , "Si mai s’esdevé", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission