Nuit d'étoiles, sous tes voiles,
sous ta brise et tes parfums,
Triste lyre qui soupire,
je rêve aux amours défunts.
La sereine mélancolie vient éclore
au fond de mon coeur,
Et j'entends l'âme de ma mie
Tressaillir dans le bois rêveur.
Dans les ombres de la feuillée,
Quand tout bas je soupire seul,
Tu reviens, pauvre âme éveillée,
Toute blanche dans ton linceuil.
...
Quarante mélodies
by Charles Marie Jean Albert Widor (1844 - 1937)
1. Nuit d'étoiles
Text Authorship:
- by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891), "La dernière Pensée de Weber", written 1845, appears in Les Stalactites, no. 32, first published 1846
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- CAT Catalan (Català) [singable] (Núria Colomer) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "Starry night"
- ENG English (Melissa Malde) , "Night of stars", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) [singable] (Bertram Kottmann) , copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Elisa Rapado) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
At head of poem:
Je me promenais dans un jardin délicieux : sous l'épais gazon on voyait des violettes et des roses dont le doux parfum embaumait l'air. Un son doux et harmonieux se faisait entendre, et une tendre clarté éclairait le paysage. Les fleurs semblaient tressaillir de bonheur et exhaler de doux soupirs. Tout à coup, je crus m'apercevoir que j'étais moi-même le chant que j'entendais, et que je mourais. -- Hoffmann.Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. L'abeille
Dis-moi, gentille abeille, où t'en vas-tu de si matin ? Il fait nuit sombre et tout sommeille Encore sur le coteau voisin. Que cherches-tu ? Le miel ? Gourmande ! Ferme l'aile et repose-toi : Tu le voles par contrebande! J'en sais de meilleur, sur ma foi Connaitrais-tu pas l'adorée Qui règne à jamais sur mon cœur ? Eh bien, sa bouche colorée Est aussi fraîche qu'une fleur! Et nul parfum, je le parie, N'est aussi doux que le baiser Des lèvresde ma blonde amie. Si tu m'en crois, va t'y poser.
Text Authorship:
- by Élie Cabrol (1829 - 1905)
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , "The Bee", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
3. À cette terre
À cette terre, où l'on ploie Sa tente au déclin du jour, Ne demande pas la joie. Contente-toi de l'amour ! Excepté lui, tout s'efface. La vie est un sombre lieu Où chaque chose qui passe Ébauche l'homme pour Dieu. ... L'espoir c'est l'aube incertaine ; Sur notre but sérieux C'est la dorure lointaine D'un rayon mystérieux. C'est le reflet, brume ou flamme, Que dans leur calme éternel Versent d'en haut sur notre âme Les félicités du ciel. ... Va, si haut nul ne s'élève ; Sur terre il faut demeurer ; On sourit de ce qu'on rêve, Mais ce qu'on a, fait pleurer. ... Souffrons ! c'est la loi sévère. Aimons ! c'est la douce loi. Aimons ! soyons deux ! Le sage N'est pas seul dans son vaisseau. Les deux yeux font le visage ; Les deux ailes font l'oiseau. Soyons deux ! - Tout nous convie À nous aimer jusqu'au soir. N'ayons à deux qu'une vie ! N'ayons à deux qu'un espoir ! Dans ce monde de mensonges, Moi, j'aimerai mes douleurs, Si mes rêves sont tes songes, Si mes larmes sont tes pleurs !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les Rayons et les Ombres, no. 30, first published 1840
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
4. Avril
L'oiseau gazouille, la feuille brille
Des frimas avril est vainqueur,
Et moi je t'aime, ô jeune fille,
C'est avril aussi dans mon cœur.
Les blés sont murs, le bois est sombre,
L'onde à peine a quelque fraicheur,
L'été partout fait chercher l'ombre,
C'est encore avril en mon cœur.
...
Le ciel est gris , la plaine est blanche,
L'hiver sévit dans sa rigueur,
Dans les monts rugit l'avalanche,
C'est toujours avril en mon cœur !
Text Authorship:
- by Lucien Paté (1845 - 1939), "Avril", appears in Poésies, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , "April", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
5. Enfant de Catane
Subtitle: Sérénade
Enfant de Catane, dis-moi, qu'aimes-tu ? Le vert platane de pampres vêtu ; De l'ombre des arbres qu'agite le vent, Au loin sur les marbres le tableau mouvant ; Et des nuits sereines le calme enchanteur, Et la lumineuse étoile du pays des amours. N'est-il pas quelque enfant mignonne, Dont le noir regard t'aît charmé ? Non, Lorenzo n'aime personne, Et de personne il n'est aimé !
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author ( N. G. )
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , "Child of Catania: Serenade", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
6. Sunt lacrimae rerum
Ô mon divin amour, fleur belle entre les belles,
Rêve demeuré rêve, ô secret sans aveux,
Reste comme un bouquet de jeunes immortelles,
Reste sur mon sein douloureux !
...
Sois ma fleur du désert au matin respirée !
Dans mes brûlants sentiers sois l'ombre et la fraicheur ;
En mon fatal exil sois ma fête ignorée,
Ô relique de mon bonheur !
Text Authorship:
- by Augustine-Malvina Souville Blanchecotte (1830 - 1878), "Le souvenir "
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , "They Cry: Lament", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
7. Sois heureuse
Sois heureuse, ô ma douce amie,
Salue en paix la vie et jouis des beaux jours ;
Sur le fleuve du temps mollement endormie,
Laisse les flots suivre leur cours !
...
Bientôt tu peux m'être ravie ;
Peut-être, loin de toi, demain j'irai languir.
Quoi, déjà tout est sombre et fatal dans ma vie !
J'ai dû t'aimer, je dois te fuir !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Premier soupir", written 1819, appears in Odes et Ballades, in 5. Odes, Livre Cinquième - 1819-1828, no. 1
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , "Be Happy", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
8. L'aurore
I L'aurore s'allume ; L'ombre épaisse fuit ; Le rêve et la brume Vont où va la nuit ; Paupières et roses S'ouvrent demi-closes ; Du réveil des choses On entend le bruit. Tout chante et murmure, Tout parle à la fois, Fumée et verdure, Les nids et les toits ; Le vent parle aux chênes, L'eau parle aux fontaines ; Toutes les haleines Deviennent des voix ! ... III 9. Ô terre ! ô merveilles Dont l'éclat joyeux Emplit nos oreilles, Eblouit nos yeux ! Bords où meurt la vague, Bois qu'un souffle élague, De l'horizon vague Plis mystérieux ! ... Saint livre où la voile Qui flotte en tous lieux, Saint livre où l'étoile Qui rayonne aux yeux, Ne trace, ô mystère ! Qu'un nom solitaire, Qu'un nom sur la terre, Qu'un nom dans les cieux !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, written 1834, appears in Les Chants du Crépuscule, no. 20
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Linda Godry) , "Aurora catches fire", copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
9. Aubade
L'aube naît, et ta porte est close ! Ma belle, pourquoi sommeiller ? À l'heure où s'éveille la rose Ne vas-tu pas te réveiller ? Ô ma charmante, Écoute ici L'amant qui chante Et pleure aussi ! Toute frappe à ta porte bénie. L'aurore dit : Je suis le jour ! L'oiseau dit : Je suis l'harmonie ! Et mon cœur dit : Je suis l'amour! Ô ma charmante, Écoute ici L'amant qui chante Et pleure aussi ! Je t'adore, ange, et t'aime, femme. Dieu qui pour toi m'a complété A fait mon amour par ton âme, Et mon regard pour ta beauté ! Ô ma charmante, Écoute ici L'amant qui chante Et pleure aussi !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Autre chanson", appears in Les Chants du Crépuscule, no. 23
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- ENG English (Toru Dutt) , appears in A Sheaf Gleaned in French Fields, 2nd edition
- ENG English (John Glenn Paton) , copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
10. À toi
À toi ! toujours à toi ! Que chanterait ma lyre ? À toi l'hymne d'amour ! à toi l'hymne d'hymen ! Quel autre nom pourrait éveiller mon délire ? Ai-je appris d'autres chants ? sais-je un autre chemin ? C'est toi, dont le regard éclaire ma nuit sombre ; Toi, dont l'image luit sur mon sommeil joyeux ; C'est toi qui tiens ma main quand je marche dans l'ombre, Et les rayons du ciel me viennent de tes yeux ! ... Quand ton œil noir et doux me parle et me contemple, Quand ta robe m'effleure avec un léger bruit, Je crois avoir touché quelque voile du temple, Je dis tout fremissant : Un ange est dans ma nuit ! À toi ! toujours à toi ! Que chanterait ma lyre ? À toi l'hymne d'amour ! à toi l'hymne d'hymen ! Quel autre nom pourrait éveiller mon délire ? Ai-je appris d'autres chants ? sais-je un autre chemin ? C'est toi, dont le regard éclaire ma nuit sombre ; Toi, dont l'image luit sur mon sommeil joyeux ; C'est toi qui tiens ma main quand je marche dans l'ombre, Et les rayons du ciel me viennent de tes yeux ! ...
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Encore à toi", written 1823, appears in Odes et Ballades, in 5. Odes, Livre Cinquième - 1819-1828, no. 12
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11. Invocation
Tu me parles du fond d'un rêve Comme une âme parle aux vivants. Comme l'écume de la grève, Ta robe flotte dans les vents. ... 6. Sors du nuage, ombre charmante. O fantôme, laisse-toi voir! Sois un phare dans ma tourmente, Sois un regard dans mon ciel noir! ... 11. Tu me dis de loin que tu m'aimes, Et que, la nuit, à l'horizon, Tu viens voir sur les grèves blêmes Le spectre blanc de ma maison. 6. Sors du nuage, ombre charmante. O fantôme, laisse-toi voir! Sois un phare dans ma tourmente, Sois un regard dans mon ciel noir! 2. Je suis l'algue des flots sans nombre, Le captif du destin vainqueur; Je suis celui que toute l'ombre Couvre sans éteindre mon coeur. ... 8. Sois l'asile qui passe et se mêle Aux grandes vagues en courroux. Oh! viens! tu dois être bien belle, Car ton chant lointain est bien doux; 7. Cherche-moi parmi les mouettes! Dresse un rayon sur mon récif, Et, dans mes profondeurs muettes, La blancheur de l'ange pensif! 6. Sors du nuage, ombre charmante. O fantôme, laisse-toi voir! Sois un phare dans ma tourmente, Sois un regard dans mon ciel noir! ...
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "À celle qui est voilée", written 1854, appears in Les Contemplations, in 6. Livre sixième -- Au bord de l'infini, no. 15, first published 1856
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12. Ave Maria  [sung text not yet checked]
Ave Maria gratia plena Dominus tecum. Benedicta tu in mulieribus, Et benedictus fructus [ventris]1 tui Jesus. Sancta Maria, [Mater Dei]2, Ora pro nobis peccatoribus, Nunc et in hora mortis nostrae. [Ave Maria]3.
Text Authorship:
- by Bible or other Sacred Texts , "Ave Maria", Luke 1, 28 & 42; Breviarium Romanum (1568)
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- AFR Afrikaans (Bible or other Sacred Texts) , "Wees gegroet Maria"
- DUT Dutch (Nederlands) (Bible or other Sacred Texts) , "Wees gegroet, Maria"
- ENG English (Bible or other Sacred Texts) , "Ave Maria"
- FRE French (Français) (Laura Prichard) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Bible or other Sacred Texts) , "Dios te salve Maria"
See also Geert Cuypers's very informative Ave Maria Songs website.
Note: used as the basis for an acrostic in Marchetto da Padova's Ave Regina Celorum / Mater innocentie
1 omitted by Guarnieri, Nepomuceno, Villa-Lobos2 omitted by Gounod, Holst, Rossini.
3 Cherubini, Cserny, Guarnieri, Holst, Jackson, Kuula, Massenet, Mompou, Nepomuceno, Pejačević, Rheinberger, Rossini, Simon, Vermeulen, Vermin, Villa-Lobos: "Amen"; Jakobey: "Amen. Ave Maria."
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
13. Le soleil s'est couché
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées; Demain viendra l'orage et le soir et la nuit; Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées! Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit! Tous ces jours passeront; ils passeront en foule Sur la face des mers, sur la face des monts, Sur les fleuves d'argent, sur les forêts, où roule Comme un hymne confus des morts que nous aimons. Et la face des eaux, et le front des montagnes, Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts S'iront rajeunissant. Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête, Je passe et, refroidi sous ce soleil joyeux, Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête, Sans que rien manque au monde immense et radieux!
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, written 1829, appears in Les Feuilles d'automne, in 35. Soleils couchants, no. 6
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
14. S'il est un charmant gazon  [sung text not yet checked]
S'il est un charmant gazon
Que le ciel arrose,
Où [brille]1 en toute saison
Quelque fleur éclose,
Où l'on cueille à [pleine main]2
Lys, chèvrefeuille et jasmin,
J'en veux faire le chemin
Où ton pied se pose !
[ ... ]
S'il est un rêve d'amour,
Parfumé de rose,
Où l'on [trouve chaque jour]3
Quelque douce chose,
Un rêve que Dieu bénit,
Où l'âme à l'âme s'unit,
Oh ! j'en veux faire le nid
Où ton cœur se pose !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), title 1: "S'il est un charmant gazon", title 2: "Nouvelle chanson sur un vieil air", appears in Les Chants du Crépuscule, no. 22, first published 1834
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- CHI Chinese (中文) (Yen-Chiang Che) , "如果有一個迷人的草地", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , "If there be a lovely grassy plot", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English [singable] (Charles Fonteyn Manney) , "If I knew a meadow fair", first published 1911
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2019, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Enrico Magnani) , "Sogno d'amore", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Poésies de Victor Hugo: Odes & Ballades, Les Orientales, Les Feuilles d'Automne, Les Chants du Crépuscule, Les Voix Intérieures, Les Rayons & Les Ombres, Paris, Hetzel, 1880, p. 67.
1 Fauré: "naisse"2 d'Erlanger: "pleines mains"
3 d'Erlanger: "trouve à chaque pas"
Researcher for this page: Ted Perry
15. Soupir
J'ai laissé de mon sein de neige Tomber un œillet rouge à l'eau, Hélas ! comment le reprendrai-je, Mouillé par l'onde du ruisseau ? Voilà le courant qui l'entraîne ! Bel œillet aux vives couleurs, Pourquoi tomber dans la fontaine ? Pour t'arroser j'avais mes pleurs !
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), no title, written 1845, appears in España, Paris, Éd. Charpentier, first published 1845
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- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Dívčí popěvek"
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
16. Aimons toujours
Aimons toujours! aimons encore!
Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit.
L'amour, c'est le cri de l'aurore,
L'amour, c'est l'hymne de la nuit.
Ce que le flot dit aux rivages,
Ce que le vent dit aux vieux monts,
Ce que l'astre dit aux nuages,
C'est le mot ineffable: Aimons!
L'amour fait songer, vivre et croire.
Il a, pour réchauffer le coeur,
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon, c'est le bonheur!
...
Venez à nous, beautés touchantes!
Viens à moi, toi, mon bien, ma loi!
Ange! viens à moi quand tu chantes,
Et, quand tu pleures, viens à moi!
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les Contemplations, in 2. Livre deuxiême -- L'âme en fleur, no. 22
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
17. Le chasseur songe dans les bois
Le chasseur songe dans les bois À des beautés sur l'herbe assises, Et dans l'ombre il croit voir parfois Danser des formes indécises. Le soldat pense à ses destins Tout en veillant sur les empires, Et dans ses souvenirs lointains Entrevoit de vagues sourires. ... Regarde-les, regarde encor Comme la vierge, fille d'Ève, Jette en courant dans les blés d'or Sa chanson qui contient son rêve ! ... Tous, dans la joie ou dans l'affront, Portent, sans nuage et sans tache, Un mot qui rayonne à leur front, Dans leur âme un mot qui se cache. ... Le mot caché ne change pas. Dans tous les cœurs toujours le même ; Il y chante ou gémit tout bas ; Et ce mot, c'est le mot suprême ! ... C'est l'hymne que le gouffre amer Chante en poussant au port des voiles ! C'est le mystère de la mer, Et c'est le secret des étoiles ! ... Aimer, c'est avoir dans les mains Un fil pour toutes les épreuves, Un flambeau pour tous les chemins, Une coupe pour tous les fleuves ! ... Aimons ! prions ! les bois sont verts, L'été resplendit sur la mousse, Les germes vivent entr'ouverts, L'onde s'épanche et l'herbe pousse !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Mille chemins, un seul but", written 1839, appears in Les Rayons et les Ombres, no. 26
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
18. Le Bouquet
Oui je t'ai conservé, cher bouquet de verveines,
Que ses petites mains laissèrent dans les miennes,
À l'heure triste du départ.
Fleurs d'un jour, ce jour-là si fraîches et pimpantes !
Vous courbez maintenant vos têtes languissantes,
Et charmez encor mon regard.
Je cherche vainement sur vos feuilles flétries
La trace des baisers que ses lèvres chéries
Y mirent au dernier instant !
Le temps également de vos senteurs divines
A desséché la source au fond de vos poitrines...
Et mon cœur toujours est vivant !
...
Text Authorship:
- by Élie Cabrol (1829 - 1905), "Le Bouquet", appears in La première absence. Lettres en vers (Avril à Octobre 185..., first published 1872
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , "The Bouquet", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
19. Je ne veux pas autre chose
... Je ne veux pas d'autres choses Que ton sourire et ta voix, De l'air, de l'ombre et des roses, Et des rayons dans les bois ! Je ne veux, moi qui me voile Dans la joie ou la douleur, Que ton regard, mon étoile ! Que ton haleine, ô ma fleur ! Sous ta paupière vermeille Qu'inonde un céleste jour, Tout un univers sommeille. Je n'y cherche que l'amour ! ... Ange aux yeux pleins d'étincelles, Femme aux jours de pleurs noyés, Prends mon âme sur tes ailes, Laisse mon cœur à tes pieds !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les Rayons et les Ombres, no. 24, first published 1840
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]20. Le Vase brisé
Le vase où meurt cette vervaine D'un coup d'éventail fut fêlé ; Le coup dut l'effleurer à peine, Aucun bruit ne l'a révélé. Mais la légère meurtrissure, Mordant le cristal chaque jour, D'une marche invisible et sûre En a fait lentement le tour. Son eau fraîche a fui goutte à goutte, Le suc des fleurs s'est épuisé ; Personne encore ne s'en doute, N'y touchez pas, il est brisé. Souvent aussi la main qu'on aime Effleurant le coeur, le meurtrit ; Puis le cœur se fend de lui-même, La fleur de son amour périt ; Toujours intact aux yeux du monde, Il sent croître et pleurer tout bas Sa blessure fine et profonde : Il est brisé, n'y touchez pas.
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), title 1: "Le vase brisé", title 2: "Le vase brisé", appears in Stances et Poèmes, in 1. Stances, in La Vie intérieure, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1866
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- CZE Czech (Čeština) (Karel Čapek) , "Puklá váza"
- CZE Czech (Čeština) (Karel Čapek) , "Puklá váza"
- ENG English (Faith J. Cormier) , "The broken vase", copyright © 2002, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , "The broken vase", copyright © 2019, (re)printed on this website with kind permission
21. Contemplation
Mon bras pressait ta taille frêle Et souple comme le roseau; Ton sein palpitait comme l'aile D'un jeune oiseau! Longtemps muets, nous contemplâmes Le ciel où s'éteignait le jour. Que se passait-il dans nos âmes? Amour! Amour! Comme un ange qui se dévoile, Tu me regardais, dans ma nuit, Avec ton beau regard d'étoile, Qui m'éblouit.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Mon bras pressait ta taille frêle", written 1834, appears in Les Contemplations, in 2. Livre deuxiême -- L'âme en fleur, no. 10
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]22. Le Plongeur
Le plongeur, sur qui la vague déferle, m'a crié du fond des flots grondants : « Contre Maria veux-tu cette perle ?» Merci, fils ! j'en ai trente-deux : ses dents ! Hier la nuit brodait de soleils ses voiles, le roi des Gypsis, montrant les cieux, m'a dit : « Je la veux ! choisis deux étoiles », j'ai dit : « J'ai les deux plus belles : ses yeux !» Elle ément la brute, et l'herbe et la pierre, le portier du ciel m'a dit : « À mon tour, prends le paradis !» j'ai dit à St. Pierre : « J'ai le paradis, puisque j'ai l'amour! » « Tu fais bien, son ciel n'est guère enviable », m'a dit un Seigneur, parlant d'un ton doux ; prends plutôt l'enfer !» J'ai dit: « Merci, diable ! j'ai l'enfer aussi, car je suis jaloux !»
Text Authorship:
- by Auguste Vacquerie (1819 - 1895)
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , "The Diver", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
23. N'avez‑vous point su les comprendre
N'avez-vous point su les comprendre tous les soupirs que j'ai poussés, N’auraient-ils pu se faire entendre ces pauvres soupirs oppressés Le nauffragé dans la tempête cherche l’astre au fond des cieux. Ainsi j’attends perdu dans l’ombre un regard de vos yeux ! N'avez-vous point su les comprendre ces pauvres soupirs oppressés Pour les compter il faudrait prendre, Aux blés, sur les champs entassés, un par un, les épis dispersés; Leur nombre pourrait vous apprendre les pleurs par mes yeux versés. N'avez-vous point su les comprendre ces pauvres soupir oppresses ?
The text shown is a variant of another text. [ View differences ]
It is based on
- a text in French (Français) by A. Sautter de Beauregard, Comte , no title, appears in Un rêve. Poëme par Sautter de Beauregard, Paris, Sandoz et Fischbacher, first published 1875
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , "Did You Not Understand Them", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
24. Vieille chanson du jeune temps
Je ne songeais pas à Rose ; Rose au bois vint avec moi ; Nous parlions de quelque chose, Mais je ne sais plus de quoi. J'étais froid comme les marbres ; Je marchais à pas distraits ; J'ai parlais des fleurs, des arbres ; Son œil semblait dire : «Après ?» La rosée offrait ses perles, Le taillis ses parasols ; J'allais ; j'écoutais les merles, Et Rose les rossignols. Moi, seize ans, et l'air morose, Elle, vingt ; ses yeux brillaient, Les rossignols chantaient Rose Et les merles me sifflaient, Rose droite sur ses hanches, Leva son beau bras tremblant Pour prendre une mûre aux branches ; Je ne vis pas son bras blanc. Une eau courait, fraîche et creuse, Sur les mousses de velours ; Et la nature amoureuse Dormait dans les grands bois sourds. Rose défit sa chaussure, Et mit, d'un air ingénu, Son petit pied dans l'eau pure ; Je ne vis pas son pied nu. Je ne savais que lui dire ; Je la suivais dans les bois, La voyant parfois sourire Et soupirer quelquefois. Je ne vis qu'elle était belle Qu'en sortant des grands bois sourds. « Soit, n'y pensons plus !» dit-elle. Depuis j'y pense toujours.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Vieille chanson du jeune temps", written 1831, appears in Les Contemplations, in 1. Livre premier -- Aurore, no. 19
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
25. La captive
Si je n'étais captive,
J'aimerais ce pays,
Et cette mer plaintive,
Et ces champs de maïs,
Et ces astres sans nombre,
Si le long du mur sombre
N'étincelait dans l'ombre
Le sabre des spahis.
Je ne suis point tartare
Pour qu'un eunuque noir
M'accorde ma guitare,
Me tienne mon miroir.
Bien loin de ces Sodomes,
Au pays dont nous sommes,
Avec les jeunes hommes
On peut parler le soir.
Pourtant j'aime une rive
Où jamais des hivers
Le souffle froid n'arrive
Par les vitraux ouverts.
L'été, la pluie est chaude,
L'insecte verte qui rôde
Luit, vivant émeraude,
Sous les brins d'herbe verts.
...
Mais surtout, quand la brise
Me touche en voltigeant,
La nuit, j'aime être assise,
Être assise en songeant,
L'œil sur la mer profonde,
Tandis que, pâle et blonde,
La lune ouvre dans l'onde
Son éventail d'argent.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "La captive", appears in Les Orientales, no. 9
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- ENG English (Korin Kormick) , "The captive", copyright © 2003, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Pablo Sabat) , copyright © 2019, (re)printed on this website with kind permission
26. J'ai dit aux bois
J'ai dit aux bois toute ma peine, Et les bois en ont soupiré ; J'ai dit mon mal à la fontaine, Et la fontaine en a pleuré ; Je l'ai dit à l'oiseau qui chante, Et l'oiseau tristement s'est tu ; Je l'ai dit à l'étoile ardente, Qui par un signe a répondu ; Je l'ai dit à la fleur cachée, Dans l'herbe épaisse sous mes pieds ; Je l'ai dit à la fleur penchée Sur ma tête, dans mes sentiers : Et vite elles ont sur ma plaie Répandu, prises de pitié, Fleurs du gazon ou de la haie, Le parfum de leur amitié ! Ah ! lorsque toute la nature Ainsi prend part à mes douleurs, Quand le vent qui passe et murmure Sur ton aile emporte mes pleurs, Voudras-tu pas aussi m'entendre, Réponds, toi qui les fais couler, Et, plus douce alors et plus tendre, Voudras-tu pas me consoler ?
Text Authorship:
- by Lucien Paté (1845 - 1939), "La Plainte", appears in Poésies, Paris, Éd. Charpentier, first published 1878
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
27. Les Étoiles
Vous qui voyez solitaire dans les nuits mon cœur élever de terre ses ennuis. Lys de l'azur, pâles urnes, perles d'or, qui tombez des plus nocturnes quand tout dort. Ô reines des heures sombres aux doux fronts, Savez-vous ce qu'en nos ombres nous souffrons ? Oui, ces pleurs, que le soir sème, sont à vous ! Mais coulent-ils pour vous-mèmes ou pour nous ? Ah ! Si pour vous, mes étoiles sont vos pleurs, mèlons sous les mèmes voiles nos douleurs dans vos calices de flamme fleurs du ciel, Laissez puiser à mon âme votre miel à mon cœur par la souffrance affaibli versez un peu d'espérance ou d'oubli.
Text Authorship:
- by Lucien Paté (1845 - 1939), "Les Étoiles", appears in Poésies, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , "The Stars", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
28. Je pense à toi
Je pense à toi quand vient l'aurore ;
Quand la nuit vient, j'y pense encore ;
Je pense à toi !...
Daigne un instant, je t'en supplie,
Ô toi que jamais je n'oublie,
Penser à moi !
À toi mon cœur ! À toi mon âme !
Mon être entier pour toi se pâme !
Je suis à toi !...
Par pitié ! fais-moi dans ta vie,
La douce place que j'envie ;
Donne-la-moi !
Ne sais-tu pas ? Je désespère !
Mais la souffrance encor m'est chère ;
Elle est pour toi !...
Puisse un jour ton âme attendrie
laisser sa douce reverie
errer sur moi!
À toi mon cœur ! À toi mon âme !
Mon être entier pour toi se pâme !
Je suis à toi !...
Par pitié ! fais-moi dans ta vie,
La douce place que j'envie ;
Donne-la-moi !
...
Text Authorship:
- by A. Sautter de Beauregard, Comte , no title, appears in Un rêve. Poëme par Sautter de Beauregard, Paris, Sandoz et Fischbacher, first published 1875
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29. Albaÿdé
Je veille, et nuit et jour mon front rêve enflammé
Ma joue en pleurs ruisselle,
Depuis qu'Albaydé dans la tombe a fermé
Ses beaux yeux de gazelle.
Car elle avait quinze ans, un sourire ingénu,
Et m'aimait sans mélange,
Et quand elle croisait ses bras sur son sein nu,
On croyait voir un ange !
...
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Les Tronçons du serpent", written 1828, appears in Les Orientales, no. 26
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]30. Prière
Comme un enfant, ô divin Père, Je veux t'invoquer. Ma prière Monte vers toi ! Répands, de ta main paternelle, Beaucoup de ton bonheur sur Elle ; Un peu sur moi ! Que son âme vers toi s'élance, Et qu'Elle vive en ta présence, Suivant ta loi ! Quand son amour à toi s'élève, Fais-en retomber, comme un rêve, Un peu sur moi !
Text Authorship:
- by A. Sautter de Beauregard, Comte , no title, appears in Un rêve. Poëme par Sautter de Beauregard, Paris, Sandoz et Fischbacher, first published 1875
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31. Chanson indienne
Si tu savais que je t'adore,
Comme l'étoile aime le ciel,
Comme l'abeille du Mysore
Aime la fleur où naît le miel,
Tu viendrais, à l'heure où le Gange
Au golfe bleu va s'endormir,
Tu viendrais, t'asseoir, ô mon ange,
Sur le balcon de ton émir !
Là, ma douce reine,
Sous la nuit sereine,
Après un beau jour,
Les fleurs ranimées,
Les rives aimées,
Les nuits embaumées,
Tout parle d'amour.
...
Si tu voyais quelle merveille
Change d'un signe de ma main
La jeune fille de la veille
En sultane du lendemain,
Tu croirais demain, ô mon ange,
Que le dieu bleu du firmament
Est revenu sur notre Gange
Avec le nom de ton amant !
Là, ma douce reine, etc.
Text Authorship:
- by François Joseph Pierre André Méry (1798 - 1865), "L'Émir de Bengador", appears in Mélodies poétiques, Paris, Éd. Victor Lecou, first published 1853
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Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Amy Pfrimmer32. Sonnet d'Arvers
Mon âme a son secret, mon cœur a son mystère : Un amour éternel en un moment conçu. Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire, Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su. Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu, Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire, Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre, N'osant rien demander et n'ayant rien reçu. Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre, Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre Ce cœur vibrant d'amour enchaîné sur ses pas ! À l'austère devoir pieusement fidèle, Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle : « Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas.
Text Authorship:
- by Félix Arvers (1806 - 1850), "Sonnet imité de l'italien", written 1833, appears in Mes heures perdues, Poésies, Paris, Éd. Fournier jeune, first published 1833
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
33. Dans la plaine blonde
Dans la plaine blonde et sous les allées,
Pour mieux faire accueil au doux messidor,
Nous irons chasser les choses ailées,
Moi, la strophe, et toi, le papillon d'or.
Et nous choisirons les routes tournantes,
Sous les saules gris et près des roseaux,
Pour mieux écouter les choses chantantes ;
Moi, le rythme, et toi, le chœur des oiseaux.
...
Et l'amour, servant notre fantaisie,
Fera, ce jour-là l'été plus charmant,
Je serai poète, et toi poésie ;
Tu seras plus belle, et moi plus aimant.
Suivant tous les deux les rives charmées,
Que le fleuve bat de ses flots parleurs,
Nous vous trouverons, choses parfumées,
Moi, glanant des vers, toi cueillant des fleurs.
Et l'amour, servant notre fantaisie,
Fera, ce jour-là l'été plus charmant,
Je serai poète, et toi poésie ;
Tu seras plus belle, et moi plus aimant.
Text Authorship:
- by François Coppée (1842 - 1908), "Ritournelle", written 1864-69, appears in Poèmes divers, no. 4, Paris, Éd. Alphonse Lemerre
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Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Stuart Price , Amy Pfrimmer34. Le doux appel
Ouvre ton cœur Ô jeune fille, Je suis le doux parfum des fleurs, le rayon doré qui scintille, et de l'aurore boit les pleurs. Ouvre-moi, Je suis l'harmonie qui met des larmes dans tes yeux. Je suis la douceur infinie l'hôte attendu qui vient des cieux, Ouvre, je suis la voix qui chante dans le silence de la nuit et dont la plainte attendrissante aux bras du rêve te poursuit. Ouvre-moi, je suis la lumière que cherche ton cœur frémissant, l'aile qui porte ta prière jusques aux pieds du Tout-Puissant. Vierge ouvre-moi, Je suis la lumière ; Je suis la douceur infinie Vierge ouvre-moi, vierge ouvre-moi, Je suis la flamme plus radieuse que le jour, Je suis la vie ouvre ton âme, Je suis un Dieu, je suis l'amour !
Text Authorship:
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , "The Sweet Call", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
35. Dis, le sais‑tu, pourquoi ?
Dis, le sais-tu, pourquoi je me sens si lassée, que je voudrais m'asseoir sur le bord du chemin ? Pourquoi mon cœur est triste, et mon âme oppressée, et pourquoi mon regard se détourne du tien ? Sais-tu pourquoi ma main, quand ta main l'a cherchée, glacée et sans élan, ne t'a pas répondu, et pourquoi comme l'urne à regret épanchée mon cœur avec le tien ne s'est pas confondu ? Dis, le sais-tu, pourquoi ? Le sais-tu ?
Text Authorship:
- by Élise de Pressensé (1826 - 1901)
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , "Tell me, do you know, why?", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
36. Prière au printemps
Toi qui fleuris ce que tu touches,
Qui, dans les bois, aux vieilles souches
Rends la vigueur,
Le sourire à toutes les bouches,
La vie au cœur ;
...
Ô printemps, alors que tout aime,
Que s’embellit la tombe même,
Verte au dehors,
Fais naître un renouveau suprême
Au cœur des morts !
Qu’ils ne soient pas les seuls au monde
Pour qui tu restes inféconde,
Saison d’amour !
Mais fais germer dans leur poussière
L’espoir divin de la lumière
Et du retour !
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Prière au printemps", written 1866-1872, appears in Les Solitudes, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1869
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , "Prayer in Spring", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
37. Je respire où tu palpites
Je respire où tu palpites, Tu sais ; à quoi bon, hélas ! Rester là si tu me quittes, Et vivre si tu t’en vas ? À quoi bon vivre, étant l’ombre De cet ange qui s’enfuit ! À quoi bon, sous le ciel sombre, N’être plus que de la nuit ? Je suis la fleur des murailles Dont avril est le seul bien. Il suffit que tu t’en ailles Pour qu’il ne reste plus rien. ... ... Je suis comme la colombe Qui vient boire au lac d’azur. Quand mon courage succombe, J’en reprends dans ton cœur pur ; ... Que veux-tu que je devienne, Si je n’entends plus ton pas ? Est-ce ta vie ou la mienne Qui s’en va ? Je ne sais pas. ... Sans toi, toute la nature N’est plus qu’un cachot fermé, Où je vais à l’aventure, Pâle et n’étant plus aimé. ... Je t’implore et te réclame ; Ne fuis pas loin de mes maux, Ô fauvette de mon âme Qui chante dans mes rameaux ! Ô fauvette de mon âme, que veux-tu que je devienne si je n’entends ton pas ? De quoi puis-je avoir envie, De quoi puis-je avoir effroi, Si ton âme m’oublie, Si tu n’es plus près de moi ? ... Que dirai-je aux champs que voile L’inconsolable douleur ? Que ferai-je de l’étoile ? Que ferai-je de la fleur ? Que ferai-je de la vie Si tu n’es plus près de moi ?
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les Contemplations, in 2. Livre deuxiême -- L'âme en fleur, no. 25
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Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Jacques L'oiseleur des Longchamps , Emily Bateman , Amy Pfrimmer38. Quand vous me montrez une rose
Quand vous me montrez une rose Qui s'épanouit sous l'azur, Pourquoi suis-je alors plus morose ? Quand vous me montrez une rose, C'est que je pense à son front pur. Quand vous me montrez une étoile, Pourquoi les pleurs, comme un brouillard, Sur mes yeux jettent-ils leur voile ? Quand vous me montrez une étoile, C'est que je pense à son regard. Quand vous me montrez l'hirondelle Qui part jusqu'au prochain avril, Pourquoi mon âme se meurt-elle ? Quand vous me montrez l'hirondelle, C'est que je pense à mon exil.
Text Authorship:
- by François Coppée (1842 - 1908), "Romance", appears in Les Récits et les Élégies, in Élégies, in 2. L'Exilée
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]39. Ne jamais la voir ni l'entendre
Ne jamais la voir ni l'entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais, fidèle, toujours l'attendre, Toujours l'aimer! Ouvrir les bras, et, las d'attendre, Sur le néant les refermer! Mais encor, toujours les lui tendre Toujours l'aimer. Ah! ne pouvoir que les lui tendre Et dans les pleurs se consumer, Mais ces pleurs toujours les répandre, Toujours l'aimer... Ne jamais la voir ni l'entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais d'un amour toujours plus tendre Toujours l'aimer. Toujours!
Text Authorship:
- sometimes misattributed to Édouard Jules Henri Pailleron (1834 - 1899)
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Soupir", appears in Les Solitudes, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1869
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- DUT Dutch (Nederlands) (Marike Lindhout) , "Zucht", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Faith J. Cormier) , "Never to see or hear her", copyright © 2002, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
40. Songes‑tu parfois bien‑aimée
Songes-tu parfois, bien-aimée, Assise près du foyer clair, Lorsque, sous la porte fermée Gémit la bise de l’hiver, Qu’après cette automne clémente Les oiseaux, cher peuple étourdi, Trop tard, par un jour de tourmente, Ont pris leur vol vers le Midi ; Que leurs ailes, blanches de givre, Sont lasses d’avoir voyagé ; Que sur le long chemin à suivre Il a neigé, neigé, neigé ; Et que, perdus dans la rafale, Ils sont là, transis et sans voix, Eux dont la chanson triomphale Charmait nos courses dans les bois ? Hélas ! comme il faut qu’il en meure De ces émigrés grelottants ! Y songes-tu ? Moi, je les pleure, Nos chanteurs du dernier printemps. Tu parles, ce soir où tu m’aimes, Des oiseaux du prochain Avril ; Mais ce ne seront plus les mêmes, Et ton amour attendra-t-il ?
Text Authorship:
- by François Coppée (1842 - 1908), "Janvier", written 1876, appears in Les Récits et les Élégies, in Élégies, in 3. Les mois, no. 1, Paris Éd. Alphonse Lemerre
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- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission