Le piano que baise une main frêle, Luit dans le soir rose et gris vaguement, Tandis qu'avec un très léger bruit d'aile, Un air bien vieux, bien faible et bien charmant, Rôde discret, épeuré quasiment, Par le boudoir longtemps parfumé d'Elle. Qu'est-ce que c'est que ce berceau soudain Qui lentement dorlote mon pauvre être ? Que voudrais-tu de moi, doux Chant badin ? Qu'as-tu voulu, fin refrain incertain Qui vas tantôt mourir vers la fenêtre Ouverte un peu sur le petit jardin ?
Verlaine
Song Cycle by Arthur Vincent Lourié (1891 - 1966)
1. Le piano qui baise  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, written 1872, appears in Romances sans paroles, in Ariettes oubliées, no. 5
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Emily Ezust) , copyright © 2019
- GER German (Deutsch) ( Wolf von Kalckreuth, Graf) , no title
2. Je devine, a travers  [sung text not yet checked]
Je devine, à travers un murmure, Le contour subtil des voix anciennes Et dans les lueurs musiciennes, Amour pâle, une aurore future ! Et mon âme et mon cœur en délires Ne sont plus qu'une espèce d'œil double Où tremblote à travers un jour trouble L'ariette, hélas ! de toutes lyres ! Ô mourir de cette mort seulette Que s'en vont, cher amour qui t'épeures, Balançant jeunes et vieilles heures ! Ô mourir de cette escarpolette !
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, appears in Romances sans paroles, in Ariettes oubliées, no. 2
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2021, (re)printed on this website with kind permission
3. Un grand sommeil noir  [sung text not yet checked]
Un grand sommeil noir Tombe sur ma vie : Dormez, tout espoir, Dormez, toute envie ! Je ne vois plus rien, Je perds la mémoire Du mal et du bien... Ô la triste histoire ! Je suis un berceau Qu'une main balance Au creux d'un caveau : Silence, silence !
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, written 1873, appears in Sagesse, in Sagesse III, no. 5, first published 1880
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Píseň"
- ENG English (Corinne Orde) , copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
- HUN Hungarian (Magyar) (Tamás Rédey) , "Egy álom", copyright © 2015, (re)printed on this website with kind permission
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
4. Dans l'interminable  [sung text not yet checked]
Dans l'interminable Ennui de la plaine, La neige incertaine Luit comme du sable. Le ciel est de cuivre Sans lueur aucune. On croirait voir vivre Et mourir la lune. Comme des nuées Flottent gris les chênes Des forêts prochaines Parmi les buées. Le ciel est de cuivre Sans lueur aucune. On croirait vivre Et mourir la lune. Corneilles poussives, Et vous, les loups maigres, Par ces bises aigres Quoi donc vous arrive? Dans l'interminable Ennui de la plaine La neige incertaine Luit comme du sable . . .
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, written 1874, appears in Romances sans paroles, in Ariettes oubliées, no. 8, Sens, Typographie de Maurice L'Hermite, first published 1874
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Corinne Orde) , "In the endless tedium of the plain", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
5. Vendanges  [sung text not yet checked]
Les choses qui chantent dans la tête Alors que la mémoire est absente, Écoutez ! c'est notre sang qui chante... Ô musique lointaine et discrète ! Écoutez ! c'est notre sang qui pleure Alors que notre âme s'est enfuie, D'une voix jusqu'alors inouïe Et qui va se taire tout à l'heure. Frère du sang de la vigne rose, Frère du vin de la veine noire, Ô vin, ô sang, c'est l'apothéose ! Chantez, pleurez ! Chassez la mémoire Et chassez l'âme, et jusqu'aux ténèbres Magnétisez nos pauvres vertèbres.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Vendanges", appears in Jadis et naguère, in Jadis, in Sonnets et autres vers, no. 19, first published 1884
See other settings of this text.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. A poor shepherd  [sung text not yet checked]
J'ai peur d'un baiser Comme d'une abeille. Je souffre et je veille Sans me reposer : J'ai peur d'un baiser ! Pourtant j'aime Kate Et ses yeux jolis. Elle est délicate, Aux longs traits pâlis. Oh ! que j'aime Kate ! C'est Saint-Valentin ! Je dois et je n'ose Lui dire au matin ... La terrible chose Que Saint-Valentin ! Elle m'est promise, Fort heureusement ! Mais quelle entreprise Que d'être un amant Près d'une promise ! J'ai peur d'un baiser Comme d'une abeille. Je souffre et je veille Sans me reposer : J'ai peur d'un baiser !
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "A poor young shepherd", appears in Romances sans paroles, in Aquarelles, no. 5, first published 1874
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Garrett Medlock) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission