Saisir, saisir le soir, la pomme et la statue, Saisir l'ombre et le mur et le bout de la rue, Saisir le pied, le cou de la femme couchée, Et puis ouvrir les mains, Combien d'oiseaux lâchés Combien d'oiseaux perdus qui deviennentla rue L'ombre, le mur, le soir, la pomme et la statue. Mains vous vous userez! à ce grave jeu-là, Il faudra vous couper un jour, vous couper ras!
Saisir, suite pour soprano, orchestre à cordes, harpe et piano
by Maurice Jaubert (1900 - 1940)
1. Saisir, saisir le soir
Text Authorship:
- by Jules Supervielle (1884 - 1960), no title, written 1928, appears in Le Forçat innocent, in 2. Saisir, no. 1, Paris, Éd Gallimard, first published 1930
See other settings of this text.
Please note: this text, provided here for educational and research use, is in the public domain in Canada, but it may still be copyright in other legal jurisdictions. The LiederNet Archive makes no guarantee that the above text is public domain in your country. Please consult your country's copyright statutes or a qualified IP attorney to verify whether a certain text is in the public domain in your country or if downloading or distributing a copy constitutes fair use. The LiederNet Archive assumes no legal responsibility or liability for the copyright compliance of third parties.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Ce souvenir que l'on cache
Ce souvenir que l'on cache dans ses bras A travers la fumée et les cris comme une jeune femme échappée à l'incendie Il faudra bien l'étendre dans le lit blanc de la mémoire aux rideaux tirés, Et la regarder avec attention que personne ne rentre dans la chambre. Il y a là maintenant un grand corps absolument nu Et une bouche qu'on croyait à jamais muette Et qui soupire: "Amour", Avec les lèvres mêmes de la vérité.
Text Authorship:
- by Jules Supervielle (1884 - 1960), no title, written 1928, appears in Le Forçat innocent, in 2. Saisir, no. 2, Paris, Éd Gallimard, first published 1930
Go to the general single-text view
Please note: this text, provided here for educational and research use, is in the public domain in Canada, but it may still be copyright in other legal jurisdictions. The LiederNet Archive makes no guarantee that the above text is public domain in your country. Please consult your country's copyright statutes or a qualified IP attorney to verify whether a certain text is in the public domain in your country or if downloading or distributing a copy constitutes fair use. The LiederNet Archive assumes no legal responsibility or liability for the copyright compliance of third parties.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Grands yeux dans ce visage
Grands yeux dans ce visage Qui vous a placés là? De quel vaisseau sans mât Êtes-vous l'équipage, Depuis quel abordage Attendez-vous ainsi ouverts toute la nuit? Feux noirs d'un bastingage Etonnés, mais soumis A la loi des orages Prisonnier des mirages, Quand sonnera minuit, Baissez un peu les cils Pour reprendre courage.
Text Authorship:
- by Jules Supervielle (1884 - 1960), no title, written 1928, appears in Le Forçat innocent, in 2. Saisir, no. 3, Paris, Éd Gallimard, first published 1930
Go to the general single-text view
Please note: this text, provided here for educational and research use, is in the public domain in Canada, but it may still be copyright in other legal jurisdictions. The LiederNet Archive makes no guarantee that the above text is public domain in your country. Please consult your country's copyright statutes or a qualified IP attorney to verify whether a certain text is in the public domain in your country or if downloading or distributing a copy constitutes fair use. The LiederNet Archive assumes no legal responsibility or liability for the copyright compliance of third parties.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Vous avanciez vers lui
Vous avanciez vers lui, femmes des grands plaines Noeud sombre du désir, distances au soleil, Et vos lèvres soudain furent prises de givre Quand son visage lent s'est approché de vous. Vous parliez vous parliez, des mots blafards Et nus s'en venaient jusqu'à lui, mille mots de statue. Vous fîtes de cet homme une maison de pierre, Une lisse façade aveugle nuit et jout. Ne peut-il dans ses murs creuser une fenêtre Une porte laissant fière six pas dehors ?
Text Authorship:
- by Jules Supervielle (1884 - 1960), no title, written 1928, appears in Le Forçat innocent, in 2. Saisir, no. 4, Paris, Éd Gallimard, first published 1930
Go to the general single-text view
Please note: this text, provided here for educational and research use, is in the public domain in Canada, but it may still be copyright in other legal jurisdictions. The LiederNet Archive makes no guarantee that the above text is public domain in your country. Please consult your country's copyright statutes or a qualified IP attorney to verify whether a certain text is in the public domain in your country or if downloading or distributing a copy constitutes fair use. The LiederNet Archive assumes no legal responsibility or liability for the copyright compliance of third parties.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Un visage à mon oreille
Un visage à mon oreille, un visage de miroir, vient s'appuyer dans le noir. Beau visage reste, veille, Reste et ne t'alarme pas, C'est un homme et son sommeil Qui sont là, proche de toi. Fais qu'ils pénètrent tous deux Dans les bois de mille lieues Aux feuilles toutes baissées Comme paupières fermées, Territoire où les oiseaux chantent Sous leurs ailes closes Et se réveillent à l'aube Pour se taire et regarder. Dors, j'écoute et je regarde Si la terre est toujours là! Si les arbres sont les arbres Si les routes obéissent Et si l'étoile novice que tu découvris hier Brille encore dans le ciel lisse Et s'approche de notre air. Dors tandis que les maisons Dans leur force et leurs étages, Lasses de passer les âges Disparaissent un instant. Est-ce bien toi que j'entends À travers ce grand sommeil Chaîne de montagnes qui me sépare de toi? Suis-je sur la vieille terre Où les distances ressemblent À ces lignes de nos mains, Nul ne sait qui les assemble? Sur chaque herbe et chaque tige, Sur les plus fuyants poissons, Je veille et te les préserve Je les sauve pour demain Et tu trouvera aussi pour te déceler le monde Les insectes, la couleur des yeux et le son des heures. Vienne le sommeil te prendre, Déjà ton lit se souvient d'avoir été un berceau. Que tes mains s'ouvrent et laissent s'échapper force et faiblesse. Que ton coeur et ton cerveau tirent enfin les rideaux, Que ton sang s'apaise ainsi Pour favoriser la nuit.
Text Authorship:
- by Jules Supervielle (1884 - 1960), no title, written 1928, appears in Le Forçat innocent, in 2. Saisir, no. 6, Paris, Éd Gallimard, first published 1930
Go to the general single-text view
Please note: this text, provided here for educational and research use, is in the public domain in Canada, but it may still be copyright in other legal jurisdictions. The LiederNet Archive makes no guarantee that the above text is public domain in your country. Please consult your country's copyright statutes or a qualified IP attorney to verify whether a certain text is in the public domain in your country or if downloading or distributing a copy constitutes fair use. The LiederNet Archive assumes no legal responsibility or liability for the copyright compliance of third parties.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]